Jochen Gerner : "Ce livre est une petite météorologie du quotidien"

Jochen Gerner
Jochen Gerner - Arno Paul
Jochen Gerner - Arno Paul
Jochen Gerner - Arno Paul
Publicité

pour "Atelier" qui paraît aux éditions de l'Association, et pour l'exposition "Plan A", imaginée par Jochen Gerner avec Alexandre Bohn à l’occasion des 30 ans de L’Association, qui se déroule jusqu'au 16 mai 2020 au FRAC (Fond Régional d'Art Contemporain) Poitou-Charentes à Angoulême.

Avec

Selon le principe initié dans En ligne(s), puis dans Branchages, les dessins d'Atelier ont été réalisés de manière incontrôlée et sans intention préétablie, avec l'outil le plus proche disponible, au cours de conversations téléphoniques de l'auteur, entre 2008 et 2019. 

Outre Atelier qui paraît aux éditions de l'Association, Jochen Gerner a imaginé avec Alexandre Bohn l'exposition Plan A, à l’occasion des 30 ans de L’Association, qui se déroule jusqu'au 16 mai 2020 au FRAC Poitou-Charentes à Angoulême, et qui est réalisée dans le cadre de BD 2020.

Publicité

A noter enfin que Jochen Gerner a une rubrique dans l'hebdomadaire Le 1.

"Atelier"
"Atelier"
- Jochen Gerner/ L'Association

Extraits de l'entretien

Au départ, j'ai fait de la BD par accident, parce que je m'intéressais au rapport entre l'écrit et l'image. Je me suis rendu compte que la BD était un médium qui avait énormément de potentialité. En fait, l'idée c'était de me nourrir de plein de choses, aussi bien de l'architecture que de la botanique, de l'observation des minéraux, des romans ou de la musique. J'ai l'impression qu'on apprend plus sur sa propre activité en allant forer très très loin, plutôt que de rester dans un milieu donné. Si je ne lisais et ne m'intéressais qu'à la bande dessinée ce serait un peu triste, ce serait comme vivre dans une pièce fermée et non aérée. J'essaie toujours de chercher quelque chose de complètement différent de mon travail, afin de le déconstruire et de le nourrir. 

J'ai un rapport au dessin à la fois constant et permanent. Si, certains jours, je ne dessine pas, je ne me sens pas bien. Dessiner, c'est comme un petit médicament, une tisane apaisante. Souvent, quand je pars en vacances, je me dis que je vais être bien, mais au bout de dix jours, j'ai besoin de redessiner. Par contre, je ne dessine pas en permanence, j'ai besoin de voir et d'observer, et quand je voyage dans une ville que je ne connais pas, je n'ai pas l'attitude de l'artiste voyageur qui s'installe et dessine dans la rue, parce que pour moi, le dessin est quelque chose de très intime et personnel. 

Ce livre est l'un des rares que j'aime feuilleter, parce que j'y redécouvre des choses sur mon propre parcours, alors que d'autres livres sont plus pensés dans une logique allant de A à Z, avec une sorte d'histoire. Ces dessins téléphoniques sont à la fois de moi et extérieurs à moi. Ils contiennent une sorte de minimalisme foisonnant : ils sont faits d'un trait, ce trait qui permet de dire de la façon la plus simple, les choses les plus essentielles. Mais dans ces dessins, il y a aussi une abondance dans les motifs et les interactions entre tous les objets dessinés les uns avec les autres : ils sont toujours à la frontière entre l'abstrait et le figuratif. 

Extraits

Week-end, film de jean-Luc Godard, 1967

Eldorado, film de Bouli Lanner, 2008

Archives

José Nunoz, émission "Les passagers de la nuit", France Culture, 2010

Benoît Jacques, émission "Surpris par la nuit", France Culture, 2009

Nikita Mandryka, émission "ACR", France Culture, 2011

Références musicales

Greg Gilg, HH

CocoRosie, Un beso

Prise de son

Marie Lepeintre

Vous pouvez écouter et/ou podcaster cet entretien en cliquant sur le lien ci-dessus

L'équipe