Laetitia Carton: "Le bal est l’un des rares espaces, où on est autorisé à toucher des gens qu’on ne connaît pas"

La cinéaste filme l'histoire d'un bal. Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps.

Le cercle, c’est aussi la symbolique du bal. Je dis toujours au danseur débutant que j’ai pour la première fois dans les bras :  "il faut t’imaginer qu’on va rejouer le cosmos. Nous sommes une planète, à deux on va tourner sur nous-mêmes et tourner autour d’un soleil imaginaire qui est au milieu".  C’est quelque chose que je vis de manière très forte cette image du cosmos, du cercle et de la rotation… de la révolution perpétuelle.

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Ce qui est très fort dans le bal, c’est cette interaction entre les musiciens et les danseurs.

Je vois d’abord des gens se toucher, là, c’est au-delà du cercle intime, en fait, c’est ce qui est beau, on crée une intimité avec des inconnus.

J’ai fait le choix très vite de la sensorialité plutôt que la parole.

La voix off, c’est ma manière d’essayer, en partant d’une intimité, d’aller toucher l’universel et de jouer le rôle de passeuse. J’ai toujours l’impression qu’avec ces voix off, je prends par la main le spectateur et je l’amène dans mon univers.

Extrait

Le Grand Bal, film de Laetitia Carton, 2018

Archives

Francois Roussillon, émission « Musique matin », France Musique, 2009

Daniel Heller-Roazen, émission « L'atelier intérieur », France Culture, 2011

Yvette Horner, émission « Nuits magnétiques », France Culture, 1989

Références musicales

Etienne Daho, En Surface (Feat. Dominique A)

Louis-Claude Daquin, Le coucou - arrangement pour accordéon interprété par Yvette Horner