Laird Hunt : " Dans ce roman, il y a des incursions de l'impossible"

Laird Hunt
Laird Hunt - Gary Isaacs
Laird Hunt - Gary Isaacs
Laird Hunt - Gary Isaacs
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Après "Les bonnes gens", le nouveau roman "La route de nuit" de l’écrivain américain Laird Hunt paraît aux éditions Actes Sud. l'auteur évoque la place des femmes dans ses livres, mais également l’importance de l’histoire, de l’expérience et de l’écoute dans son travail d’écriture.

Avec

Laird Hunt a travaillé au service de communication des Nations Unies et enseigne actuellement à Brown University. Auteur de nombreux textes et critiques parus notamment dans le New York Times, le Washington Post ou le Guardian, Laird Hunt publie un roman dont la trame historique résonne avec les violences raciales qui ont encore lieu aux Etats Unis.

Dans un huis-clos à ciel ouvert oppressant, l'écrivain fait se croiser deux femmes, deux secrets, que fait entrer en collision une journée très particulière d’août 1930 à Marvel dans l’Indiana, où la foule se presse pour assister au lynchage de trois jeunes noirs. Débute pour les deux héroïnes la traversée d’une Amérique déchirée par la peur et la haine. 

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Laird Hunt est l’un des invités du Marathon des mots qui se déroule à Toulouse du 25 au 30 juin 2019

Ce roman est une sorte d’acculturation pour moi ainsi que pour mes personnages. Mes livres sont des expériences assez déchirantes. On n’écrit pas des livres pour être à l’aise, mais pour changer quelque chose. Quand on parle de l’histoire américaine, il faut parler de la douleur et de la violence.

Les livres qui parlent d’histoire, ont toujours beaucoup de strates, et les écrire, c’est comme une excavation pour moi. Je creuse quand j'écris, et quand on creuse, on ne sait pas ce qu’on va découvrir, parce qu’on ne peut pas voir à travers la terre des mots, la terre de la mémoire. Et c’est la découverte qui m’intéresse. J’ai voulu évoquer ce vortex de violence, mais aussi la vie qui est autour : il y a des moments d’humour et de beauté, même si la violence revient toujours toucher et heurter. 

Quand j’écris un personnage je veux montrer que c’est quelqu’un qui a vécu et qui va avoir un avenir.  Je découvre mon personnage au fur et à mesure qu’il parle ou qu’il agit. Pour moi, mes personnages sont de grands mystères, c’est comme dans la vie, on peut connaître des gens sans tout savoir d’eux.

Archives

Gilles Deleuze, cours de Vincennes, 1975-76

Témoignage de James Cameron, émission de la national Public Radio (NPR)  sur le lynchage de Thomas Schipp et Abram Smith, 2010

Marguerite Yourcenar, émission « Entretien avec », France Culture, 1971

William Faulkner, RTF, 1955

Références musicales

JB Lenoir, I never go back to Alabama

JB Lenoir, If I get Lucky

Prise de son

Jean-Michel Bernaud

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