Nous recevons l'auteure et poète à l'occasion de la parution de son roman « Les échappées » aux éditions de L’Ogre. Elle nous parle de poésie comme espace d'une parole libre, de déplacements comme issue à un monde oppressant, et de souvenirs comme moyens de sortir de la soumission.
- Lucie Taïeb Écrivaine, traductrice
Poète et traductrice, Lucie Taïeb a écrit plusieurs ouvrages, (Tout aura brûlé, éditions Les inaperçus, 2013, La retenue, Lanskine, 2015, Safe, aux éditions de l’Ogre, 2016), et donne régulièrement des lectures publiques.
Dans son dernier roman « Les échappées », elle décrit le parcours de femmes vers l’émancipation, à travers deux intrigues qui se mêlent. Echappant à un pouvoir autoritaire et destructeur, elles ont choisi la fuite par instinct de survie et pour sauver celles et ceux qu'elles aiment.
Le roman de Lucie Taïeb fait partie de la sélection du prix Wepler 2019.
Extraits de l'entretien
"Dans l’univers fictif du roman, il y a l’idée qu’en se déplaçant, on devient autre, ou qu’on peut le devenir, et que cela peut être une issue à un monde où on a l’impression d’étouffer, et où des normes, des règles, une manière de gouverner, peuvent être ressenties comme oppressantes. C’est l’idée que cela peut être une stratégie : pas l’opposition frontale où on est perdant, mais la débrouillardise, afin de trouver un endroit où autre chose serait possible. "
"Le brouillage ou l’ambiguïté ont l’avantage de laisser la possibilité de trouver ou construire son propre sens. L’enjeu est de savoir comment sort-on de leur soumission et de leur consentement des masses opprimées ? Comment donner l’envie de se soulever pour arriver à l’émancipation ? J’ai moins écrit sur la révolte et sur la résistance active, que sur ce qui peut porter l’étincelle et amorcer ce mouvement de révolte. Pour moi, cela se situe du côté de la poésie, car c’est un lieu où la parole est libre, non assujettie à un certain nombre de normes, notamment aux normes de communication. Cette pratique peut être vue comme une forme de résistance. Cependant, je ne crois pas que le poème fasse acte et qu’il puisse modifier le monde."
"Dans mon livre, se souvenir, ça voudrait dire se ressaisir de soi-même, se souvenir de son enfance, et non être pris tout entier et happer par la tâche à venir et le travail à accomplir. Et ça voudrait dire, sortir de l’émiettement, se reconstituer en tant qu’individu et sortir de sa soumission."
Archives
Gilles Deleuze, conférence donnée dans le cadre des « Mardis de la fondation », le 17 mars 1987 (source internet)
Jean-Louis Ezine, émission « Du jour au lendemain », France Culture, 2004
Jorge Luis Borges, émission « Entretiens avec », France Culture, 1965
Gunter Grass, émission « Tout arrive », France Culture, 2005
Références musicales
Mansfield Tya, Bleu lagon
Leopoldine HH, Etat d’être
Prise de son
Pieric Monssigny
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