Nous recevons la cinéaste pour "Confettis atomiques !" la rétrospective et la carte blanche que lui consacre le Jeu de Paume à Paris, jusqu’au 23 novembre 2019. Elle nous parle de son apprentissage new-yorkais, du temps nécessaire dont elle a besoin pour filmer et de son rapport au corps.
- Marie Losier Réalisatrice, chef monteur, directeur de la photographie
En une vingtaine de courts-métrages et deux longs-métrages, la cinéaste indépendante franco-américaine Marie Losier a fait jaillir l’underground des sous-sols pour l’amener sur les toits New Yorkais, les plages du Portugal et les rings de Mexico. En 16 millimètres, en couleurs et en musique, son œuvre chatoyante est une fontaine de jouvence à la fois drôle et poignante.
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, le Jeu de Paume permet de découvrir son travail à travers "Confettis atomiques !", une rétrospective présentée par l’artiste elle-même ainsi que par de nombreux invités. C’est également l’occasion de parcourir sa filmographie à travers une vaste sélection de films rares et précieux qui l’ont influencée et qui habitent son univers.
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Extraits de l'entretien
"Ce qui m’intéresse dans tous les portraits que j’ai faits, c’est que tous ces gens se réinventent constamment, sont toujours dans le processus de création, tout est création. C’est l’art d’exister à travers la fabrique constante, que ce soit avec une feuille de papier, une pensée, un geste, un tatouage, tout est utilisé dans un collage de la vie qui permet de réinventer une image de la vie. Filmer le processus de création dans le temps, cela permet de raconter une histoire et l’évolution de la personne filmée. (…) Prendre le temps de filmer certains artistes que j’ai rencontrés et qui compte beaucoup pour moi, c’est aussi prendre le temps d’aimer."
Filmer l’autre, c’est aussi savoir écouter, rentrer dans un univers qui est la pensée de l’autre et construire à travers sa propre émotion. C’est très personnel, et j’aime bien être seule pour filmer, surtout les portraits, parce que ce qui compte, c’est uniquement le rapport à l’autre. J’aime prendre le temps pour apprivoiser l’autre, pour partager et l’aider. En même temps, je cherche à créer, construire petit à petit, additionner les idées, pour amener les personnes que je filme dans une sorte de tableau vivant, de mise en abîme de ce qui est raconté.
"J’ai un rapport au corps très particulier. Tous les corps m’intéresse, mais aussi les douleurs, les fragilités, les cicatrices, les transformations ou encore les genres différents. Ça me parle plus que quelque chose de complètement esthétisé. Un corps c’est une poésie, un paysage, et un corps ça souffre toujours, d’une façon ou d’une autre. Pour moi, à travers le cinéma, c’est une façon de l’apprivoiser, de s’en approcher, de vivre avec, et de l’embellir."
Archives
Jonas Mekas, émission « Par les temps qui courent », France Culture, 2018
Genesis Breyer P.Orridge, émission « La poésie n’est pas une solution », France Musique, 2012
Alain Cavalier, émission « Par les temps qui courent », France Culture, 2017
Extrait
Cassandro the exotico !, film de Marie Losier, 2018
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Références musicales
Felix Kubin, There is garden
The Velvet underground, I sticking with you
Prise de son
Marie-Claire Oumabady
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