

Du 27 au 28 juin, le Centre National de la Danse (CND) à Pantin, accueille Camping, une expérience unique de rencontres avec des artistes de la scène chorégraphique internationale. L’occasion d'en recevoir la directrice Mathilde Monnier, pour parler de danse, d’institutions et de pédagogie.
- Mathilde Monnier Chorégraphe
Mathilde Monnier est une danseuse et chorégraphe française de danse contemporaine. Directrice du centre national de danse de Montpellier pendant vingt ans, elle est nommée à la direction du Centre National de la Danse à Pantin (CND) fin 2013. Mathilde Monnier à tout de suite voulu en faire un espace de formation et d’éducation artistique, plus qu’un lieu de représentation. Le CDN propose aux danseurs des diplômes qui leur permettent d’envisager une carrière « post-danse » et de mettre en valeur les savoirs qu’ils ont pu acquérir tout au long de leur pratique artistique.
Aujourd’hui, On ne considère plus qu’un danseur a été un corps pendant vingt ans et qu’après il n’a plus de pensée. En ce qui concerne la place du corps dans la société, on admet aujourd’hui, qu’un danseur à des savoirs qui peuvent trouver des espaces notamment à l’hôpital, auprès des malades, parce qu’il sait des choses qu’il peut transmettre.
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Mathilde Monnier nous présente la cinquième édition de Camping, qu’elle a initié, et qui sera aussi sa dernière puisqu’elle a décidé de quitter la direction du CND pour se consacrer à nouveau à sa carrière d’artiste. La manifestation accueille vingt-neuf écoles et universités d’art venues du monde entier. Elle a voulu en faire un lieu de rencontres intergénérationnelles, mais aussi un espace de transmission et de pédagogie avec des worhshops, des spectacles et des colloques. A destination des étudiants et des artistes professionnels, Camping accueille également un public de plus en plus nombreux.
Quand j’étais une jeune danseuse, il n’y avait pas cette notion d’échanges et de rencontres à l’échelle de celle d’une manifestation comme Camping.
Puis au cours de l’entretien, Mathilde Monnier revient sur le rapport du danseur à son corps, un corps qu’il ne connaît pas forcément et qu’il doit façonner. Le danseur doit essayer de trouver l’équilibre entre ce qu’il perçoit et ce qu’il reproduit, c’est ce sur quoi il travaille sans relâche. En tant que chorégraphe, elle accorde beaucoup plus d’importance aux gens et aux personnalités qu’aux corps. En danse, on est toujours à la recherche de nouvelles personnes.
Quand on danse on se voit, même si on ne se regarde pas. On a une conscience de son corps mais a-t-on une conscience de ce qu’on produit ? Il y a un écart entre ce que l’on perçoit et ce qu’on produit, et c’est sur quoi on travaille quand on est danseur. Il faut passer par son propre corps pour aller sur le corps des autres. Je ne sais pas si on peut tout connaître de son corps. Un danseur construit son corps, il le construit techniquement, il le transforme, mais ça ne veut pas dire qu’il le connaît particulièrement.
Archives
Merce Cunningham, émission enregistrée à Avignon, France Culture, 1976
Anne Teresa De Keersmaeker, émission « L’heure bleue », France Inter, 2018
Eva Ruchpaul, émission « Madame Inter », France Inter, 1966
Philippe Lacoue-Labarthe, émission « Studio danse », France Culture, 2001
Références musicales
Michel Polnareff, Love me
Piers Faccini, All the love in all the world
Prise de son
Jean-Michel Bernot
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