

Nous recevrons la chorégraphe Nacera Belaza pour nous parler de son récent spectacle de danse intitulé "Onde .
- Nacera Belaza Chorégraphe
Sur un plateau nu et plongées dans l’obscurité partielle ou totale, des danseuses engagent tout leur corps dans de grands mouvements en spirale sans jamais s’arrêter. Prolongeant le cheminement de ses précédentes pièces, Nacera Belaza explore, avec L’Onde, le rituel. Et s’interroge. Comment par la répétition renouer avec ce qui vit en nous et faire un avec le tout ? Épouser l’infini ? Entrer en soi, sculpter le mouvement de l’intérieur, pour mieux explorer le monde ?
Le spectacle est programmé du 17 au 20 décembre 2020 à la MC93 dans le cadre du festival d’automne si les conditions sanitaires le permettent.

Extraits de l'entretien
Le besoin de continuité et d’infini survit à beaucoup de choses et j’en ai besoin, c’est quelque chose qui traverse toutes mes pièces. Ce qu’on pense être une fin, une limite, que ce soit le corps, l’obscurité, ce ne sont en réalité pas des fins. Quand vous écrivez une pièce, que ce soit les durées, les degrés de pénombre, ou l’histoire que raconte le son, tout cela s’éprouve avec le public, et dans l’interaction avec le public, autre chose qui appartient au cœur de la pièce nous est révélé, et à ce stade, on ne l’a pas encore pleinement rencontré. Nacera Belaza
Le travail que je fais d’un point de vue chorégraphique, ce n’est pas amener un corps à pouvoir maîtriser une forme quelle qu’elle soit, c’est transformer sa perception en utilisant, en l’occurrence, l’imaginaire, et transformer celle du spectateur. Pour moi, le travail d’un interprète ne s’arrête absolument pas au plateau, il doit contaminer le spectateur. Pour cela, ce sont des niveaux de conscience, de sensibilité qu’il faut éveiller chez l’interprète, de telle façon qu’il se détourne de la forme qui s’inscrit dans son corps, pour pouvoir stimuler la perception du spectateur. Nacera Belaza
Pour moi, le noir a une densité, une tension, qui doit largement dépasser ce qui se passe au niveau du corps, et pour les représenter, il faut éveiller cela chez les interprètes, pour que ce que vous voyez dans le corps, quand il y a de la lumière, ce ne soit qu’une infime partie d’une gigantesque mécanique qui inclut l’obscurité, l’espace vide, ce qu’on croit voir, ce qu’on ne voit pas du tout, et ce qu’on imagine. C’est cette zone-là qui me fascine dans le travail chorégraphique. Nacera Belaza
** **J’envisage une pièce comme une unité, qui comprend le son, la lumière, les espaces vides, le corps et le public. Quand je commence à travailler sur le corps, l’écriture dans l’espace se met en place. En parallèle, je collecte des sons que je mets en friction, jusqu’à ce que je trouve les bonnes tonalités, les bonnes tensions, et c’est la même chose avec la lumière. Nacera Belaza
Plus de la moitié du travail que je fais avec les interprètes porte sur ce qu’ils font vivre en eux, et comment ils l’ouvrent et le relient à l’autre. Pour moi, tant que ce canal n’est pas actif, la pièce n’a pas lieu, c’est comme une coquille vide. Elle peut être intéressante du point de vue performatif, mais ce que je cherche, c’est créer ce lien très fort, sans se toucher, sans se regarder, et surtout, sans se parler. Nacera Belaza
Archives
Tobie Nathan, émission "Le bon plaisir", France Culture, 1996
Marie-France Delieuvin, émission "Passage de témoin", France Culture, 2003
Kateb Yacine, émission "Images et visages du théâtre d'aujourd'hui", France Culture, 1967
Susan Buirge, émission "Les chemins de la connaissance", France Culture, 2002
Générique de fin
Cecilia Costello, The cruel mother
Prise de son
Jakez Hubert
L'équipe
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