

Nous recevons Pauline Bureau pour sa pièce « Hors la loi », à la Comédie Française jusqu’au 7 juillet 2019. L'auteur nous parle de la génèse de son spectacle, d'une histoire qu'elle ne pouvait pas raconter autrement, d'un réel brut qui n'existe pas, et d'un théâtre qui se permet tout.
- Pauline Bureau metteuse en scène
Pauline Bureau est auteure et metteure en scène. Elle suit une formation au Conservatoire national supérieur d’art dramatique et fonde « La part des anges » avec des acteurs qui font encore partie de ses spectacles aujourd’hui. La metteure en scène aime croiser le théâtre et les questions de société. En 2017, Pauline Bureau crée Mon coeur, un spectacle qui raconte la vie d’une victime du Médiator ainsi que Les Bijoux de Pacotille de et avec Céline Milliat Baumgartner. Pour sa première création à la Comédie-Française, elle écrit une pièce à partir du « procès de Bobigny », dont les répercussions ont contribué à l’adoption en 1975 de la loi Veil.

Il y a ce que je reçois de l’histoire et ce que ça m’évoque. Dans ce spectacle, il y a l’histoire de Marie-Claire, mais il y a aussi mes propres obsessions, et c’est le point de rencontre entre les deux qui fait l’histoire. Peut-être qu’en racontant cette histoire, je me vide de mes obsessions, la famille monoparentale en fait partie. Ensuite, j’avais envie de montrer ce qui est dit au procès. Cette famille est exemplaire, cette mère s’est décarcassée pour ses enfants, et on voit bien que la vie peut déraper m’importe où et n’importe quand. Donner la vie, c’est aussi donner le risque qu’elle comporte.
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Pour cette pièce je n’ai pas fait de choix, je n’avais pas d’autre façon de raconter cette histoire-là que comme ça. Ma grande question, c’est par quel bout je rentre, le plus important, c’est le point de jonction entre moi et le sujet. Si je raconte une histoire c’est qu’elle me touche de façon intime, et un des enjeux de mon travail c’est d’aller le plus honnêtement vers ce point de jonction qui est souvent le plus compliqué à écrire, voire ce qui me gêne le plus.
Je mets en scène des femmes qui ont une identité qui n’est pas seulement leur genre. C’est fou que la question du genre revienne tout le temps et fasse écran à tout le reste et qu’il soit cohérent et légitime de l’interroger sans cesse.

Archives
Aimé Césaire, émission « Les arts du théâtre et du spectacle », France Culture, 1967
Benoît Lambert, émission « Les mercredis du théâtre », France Culture, 2010
Gisèle Halimi, émission « Hors champs », France Culture, 2012
Delphine Seyrig, émission « Actuel 2 », INA, 1972
Références musicales
Jeanne Cherhal, Merci
Leslie Gore, You don’t own me
Prise de son
Marie Lepeintre
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