Philippe Grandrieux : "Il faut tourner la tête vers ce qui continue"

Philippe Grandrieux
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A l'occasion de la sortie du coffret de films composé de "La vie nouvelle", "Sombre", "Un lac" et "Malgré la nuit", édité par la boîte de production Shellac, nous recevons le cinéaste Philippe Grandrieux. Son cinéma est au croisement du cinéma de genre et du cinéma expérimental.

Philippe Grandrieux commence à travailler sur la scène expérimentale et présente à la Galerie Albert Baronian (Bruxelles) sa première installation en 1976. À partir des années 1980, dans le cadre de l'atelier de recherches à l'INA, il invente des formes et des formats qui mettent en question le documentaire, l'information, l'essai...
Son travail explore les puissances du cinéma et se caractérise par une perpétuelle tension entre plasticité et narration. Ses longs métrages, Sombre (1998) récompensé à Locarno, La Vie nouvelle (2002), Un Lac (2008) primé à Venise et Malgré la nuit (2016), nous offrent de grandes expériences sensorielles.

Extraits de l'entretien 

Le montage est un acte essentiellement poétique. C'est un acte dans lequel des blocs d'images et de sons viennent se heurter, viennent se confronter, viennent ouvrir un autre chemin, une autre route dans les interstices.      

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Philippe Grandrieux, cinéaste

Le corps n'est pas la seule chose érotique. C'est aussi la lumière trop intense, la vibration de l'eau, la présence des arbres, le bruissement des feuillages, les coups de tonnerre, c'est la présence de la nature. C'est un érotisme du réel, du côté de ce qui nous place face aux choses. Il n'y a pas d'autre question que la question de l'érotisme dans le cinéma et c'est une joie.      

Philippe Grandrieux, cinéaste

Les choses ne doivent pas être racontées, elles doivent être traversées par ce qui constitue l'art dont on s'exerce. Le cinéma ce sont des cadres, de la lumière, des corps, des visages, des mouvements, du montage, le silence et tout d'un coup le vent et peut-être la musique qui arrive, et puis un cri qu'on entend, et puis ça s'interrompt, et on se demande "mais qu'est-ce qui se passe, pourquoi j'ai vu ça ?". Le cinéma c'est ça, c'est attrapé cette sorte de confusion, d'instabilité psychique, de vibration du désir, de ce qui nous agite.      

Philippe Grandrieux, cinéaste

Archives 

Extrait du film Sombre, Philippe Grandrieux, 1998

Gilles Deleuze, cours à Vincennes, 1981

Antoine d’Agata, émission La grande Table, France culture, 2021

Références musicales 

Alain Bashung, night in white satin

Gérard Manset, Caesar 

Prise de son 

Nacer Moussaoui

L'équipe