

Ce soir, rencontre avec le contre-ténor Philippe Jaroussky à l’occasion de la sortie de son nouvel album "La vanità del mondo" sur le label Erato.
- Philippe Jaroussky Contre-ténor français
Philippe Jaroussky donne la pleine mesure de son talent musical et dramatique dans ce nouvel album, composé de onze airs d’oratorios italiens de l’ère baroque, auxquels s’ajoutent trois ouvertures, le tout enregistré avec l’ensemble Artaserse qu’il dirige. Le titre de l’album La vanità del mondo, est d’abord celui d’un oratorio de Pietro Torri, créé à Bruxelles en 1706. Händel, Scarlatti, Vivaldi, Hasse, Fago et Caldara sont les autres compositeurs présents sur ce disque.

Extraits de l'entretien
Quand je chante chez moi, je suis souvent dans un travail un peu technique, c’est un peu le défaut de tous les professionnels dans leur domaine. Quand je chante, j’essaie d’améliorer quelque chose, une sensation, un confort. Mais quand je chante avec des musiciens, j’ai cette capacité de communication, et le plus beau cadeau que me font les musiciens avec lesquels je chante, c’est de réagir à mon chant, de me suivre, d’avoir cette écoute bienveillante, de donner le meilleur d’eux-mêmes, et de jouer en réaction avec ce que je peux leur proposer avec ma voix. Philippe Jaroussky
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Je crois, qu’au fur et à mesure des années, un musicien, ou un acteur, accepte de plus en plus ce qu’il est, ce qu’il peut faire avec ses propres limites. Parfois, j’ai l’impression que j’accepte plus ma voix chantée que ma voix parlée, parce que ma voix chantée, c’est une voix travaillée, une voix que j’ai appris à écouter pour progresser, pour faire des disques. Quand je réécoute des interviews, j’entends quelqu’un d’autre, et je pense que c’est quelque chose que beaucoup de gens ressentent, parce que la voix résonne dans votre corps, et la perception que vous en avez, n’est jamais celle qu’en ont les autres. Il doit y avoir une acceptation de la voix parlée et de ce qu’elle véhicule. J’ai l’habitude de dire que le premier miracle, ce n’est pas la voix chantée, c’est la voix parlée, qui permet de pouvoir exprimer ses pensées, sa personnalité. La voix est connectée à la fois au corps et à l’esprit, et c’est une des choses les plus fascinantes du corps humain. Philippe Jaroussky
Quand j’ai choisi un extrait de l’oratorio qui s’appelle "La vanità del mondo" de Pietro Torri, je n’avais pas prévu d’en faire le titre du disque. Au départ, le titre devait être "E morto il mio Gesu", qui est la dernière plage du disque, un air de Caldara que je trouve magnifique, et qui termine l’album de façon assez sombre, mais aussi recueillie. Puis, on a trouvé qu’en cette période très peu optimiste, " La vanità del mondo" résonnait par rapport à ce qu’on était en train de vivre. La vanité du monde, c’est l’orgueil des hommes face à ce monde. Dans notre société moderne, on a souvent tendance à se croire peut-être immortel et omnipotent, en oubliant simplement d’où on vient. Philippe Jaroussky
Archive
Marguerite Duras, émission "Le bon plaisir", France Culture, 1984
Références musicales
Scarlatti, La Giuditta, aria_: Dormi, o fulmine di guerra_
Nicola Fago, Il faraone sommerso, aria: Forz’è pur nel proprio sangue
Haendel , aria: Lascia la spina, cogli la rosa” (Piacere)
Prise de son
Laurie Vachon
L'équipe
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