Pierre Ducrozet : "Comment écrire le monde contemporain, c'est ma question"

Avoir un corps, ou être un corps (selon la façon dont on le vit) est une drôle de chose dont il n’est pas possible de se débarrasser. En disant cela, c’est de la mort dont on dit qu’il est difficile de se débarrasser, bien sûr. Même en courant très vite, et à travers un siècle qui peine à commencer, la fin du corps demeure l’horizon. Il n’est pas nouveau que l’homme veuille toucher à cet horizon, mais disons que les expérimentations biotechnologiques ont pris un coup d’accélérateur ces dernières années, dans la Silicon Valley. Dans ce roman, forces d’invention des corps et forces de destruction des corps se percutent. Des forces contraires, des forces complémentaires, des forces individuelles et des forces collectives. Tout comme le livre éclate les territoires de la narration, il apparaît que la réinvention, comme la révolution, avance par mise en relation des éclats. La fameuse mise en réseau. "L’invention des corps" paru aux éditions Actes Sud, vient d'être récompensé du Prix de Flore.

Je regarde le corps de mes personnages, je regarde ce que me dit le monde.  

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"L'invention des corps", c'est l'histoire d'une cavale.

Aujourd'hui, en littérature, une voix unique n'a plus de sens, je suis pour une multiplicité des voix, un éclatement des formes. Les questions politiques sont les questions littéraires aussi.

Programmation musicale :

Mathieu Boogaerts, Super doublage

Générique de fin, Harry Bellafonte, Jamaïca farewell