Nous recevons le reporter Remy Ourdan pour son exposition « Des traces d’Humanité », réalisée avec le photographe Damir Sagolj, qui présente l’histoire des Juifs de Sarajevo et de de leurs voisins. Cette exposition aura lieu à l’Hôtel du Doyen à Bayeux, du 4 octobre au 21 novembre 2021.
- Rémy Ourdan Correspondant de guerre au Monde
Rémy Ourdan est journaliste, et reporter pour le journal Le Monde. C’est à Sarajevo, en 1992 qu’il a commencé sa carrière, il était un tout jeune journaliste alors et la ville était assiégée. Il a vécu dans la ville pendant les quatre années qu’a duré son siège, pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, et c’est à Sarajevo qu’il revient, encore et toujours, à travers une exposition intitulée Des traces d'humanité que l’on peut voir ces jours-ci à Bayeux, dans le cadre des nombreuses manifestations organisées en parallèle du Prix des correspondants de guerre décernés chaque année dans la ville. Une exposition qu’il a conçue avec son camarade photo-journaliste Damir Sagolj, et dans laquelle il s’intéresse à la longue histoire des Juifs de Sarajevo. A travers elle, c’est à une certaine idée d’un art de vivre ensemble que vous rendez hommage dans cette exposition, ce que les sarajéviens cultivent depuis toujours et qu’ils appellent, « Komsiluk ».
Extrait de l'entretien
Pendant le siège de Sarajevo, il y a eu beaucoup d’exemples de solidarité, d’entraide entre les habitants, et de luttes communes, car la ville n’avait pas d’armée, et aurait dû être conquise. Le fait que le siège ait duré 4 ans est une tragédie, mais aussi la belle histoire de la résistance d’une ville qui a réussi à se sauver elle-même. Dans le cadre de cette entraide phénoménale, j’ai assisté à des convois d’évacuation organisés par la communauté juive. Plus de 20 ans après le siège de Sarajevo, j’ai fini par proposer au journal Le Monde de faire une série qui montrait des gens qui s’entraide dans les moments les plus difficiles. Pendant la seconde guerre mondiale, des musulmans et des chrétiens sarajéviens ont sauvé des juifs, soit en les cachant, soit en les aidant à rejoindre les partisans dans les montagnes ou la zone italienne vers la Dalmatie. Ce que j’ai découvert en faisant des recherches, c’est que les enfants de ces survivants juifs, ont, à leur tour, aidé les enfants musulmans pendant le siège de Sarajevo. Partant de là, j’ai décidé d’étendre le sujet, au-delà de ces « Justes », au concept de voisinage. Rémy Ourdan, reporter
Publicité
Archives
Moïse Abinun, émission Sarajevo ou la mémoire perdue de la culture sépharade, Marie- Christine Navarro, France Culture, 7/08/1993
Mordecaï Paldiel, émission radio Libre, Irène Omélianenko, France Culture, 27/12/2003
Ozren Kebo, émission Sarajevo, un printemps amer, Laurence Bloch et Nicole de Roy, France Culture, 29/05/1999
Musique de fin
Atilla Aksoj et Tijana Basic, Mi kerido mi amado
L'équipe
- Production
- Production
- Production déléguée
- Réalisation
- Collaboration
- Collaboration
- Production déléguée