Ryoko Sekiguchi : "Le livre de cuisine a une valeur d'archive des cinq sens"

Ryoko Sekiguchi
Ryoko Sekiguchi - Jean-Paul Hirsch
Ryoko Sekiguchi - Jean-Paul Hirsch
Ryoko Sekiguchi - Jean-Paul Hirsch
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Nous recevons l'écrivaine Ryoko Sekiguchi à l'occasion de la parution de "961 heures à Beyrouth", un ouvrage publié chez P.O.L le mois dernier. Avec elle, nous discutons de gastronomie, d'écriture et de sa découverte du Liban.

Avec

Ryoko Sekiguchi est japonaise et vit entre le Japon et la France. Elle mène une réflexion sur ces « deux Orients » que sont le Liban et le Japon, et les autres Orients qu’elle a connus, comme l’Iran ou la Syrie.  

En arrivant à Beyrouth en 2018, Ryoko Sekiguchi ne pouvait pas se douter que cette ville était menacée par des drames imminents, la révolte anti-corruption en février 2020 et la terrible explosion du port de Beyrouth en août. Durant sa résidence d’un mois et demi, 961 heures précisément, elle avait prévu de faire le portrait de la ville à travers les gestes des cuisiniers et les histoires de cuisine partagées par les Beyrouthins mais ce projet d’écriture a été en partie bouleversé. Le livre est finalement composé de 321 micro-chapitres qui font tous écho d’une certaine façon à une recette de cuisine, un plat, une saveur.

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Extraits de l'entretien 

Si on peut être pleinement exposé à tout ce qui nous entoure, avec nos cinq sens, après on parvient à communiquer non seulement avec les gens mais aussi avec l'air, avec le sang, avec l'odeur. Ces choses nous visitent. Quand on se promène dans les rues de Beyrouth par exemple, on sent l'odeur du jasmin qui arrive dans les narines et chaque fois c'est une sensation nouvelle.    

Ryoko Sekiguchi, écrivaine

Le livre de cuisine c'est le livre des mains qui cuisinent, ce n'est pas les personnes, ce sont les gestes qui comptent. Dans les gestes, il y a tout. En touchant la main de quelqu'un, on peut tout savoir parfois : les sentiments, les pensées... Même la philosophie peut se transmettre par les mains. L'histoire de la cuisine racontée, passe toujours par le récit des mains, les histoires des mains qui cuisinent sont contagieuses, elles nous rappellent le souvenir d'autres mains au travail qui préparent à manger.    

Ryoko Sekiguchi, écrivaine

Archives

Abed Azrie, émission "Surpris par la nuit", France culture, 1999.

Charif Majda Lani, émission "la salle des machines", France culture, 2020

Références musicales

Arandel, Interlude (variation on section 8) 

Laura Perrudun, Light players 

Felicia Atkinson, Moderato Cantabile

Arandel, Alae numéro 4

Shintaro Sakamonto, In a phantom mood

Prise de son 

Nacer Moussaoui 

L'équipe