Jusqu’au 11 novembre 2019, et dans le cadre du Festival d’Automne, le Centre Pompidou consacre une rétrospective au cinéaste, également grand collectionneur de photographies vernaculaires. L’occasion d’évoquer son travail de documentariste, et sa fascination parfois pesante pour les images.
- Sébastien Lifshitz Cinéaste
Depuis la fin des années 90, Sébastien Lifshitz trace une œuvre cinématographique aussi délicate que politique. Alors que sort prochainement en salles son nouveau long métrage, Adolescentes, l e Centre Pompidou revient sur l’ensemble de son travail à travers une rétrospective complète, en présence du cinéaste, et la commande d’un court métrage inédit, dans la série Où en êtes-vous?
Sébastien Lifshitz présente également une exposition inédite de photographies vernaculaires, dont il est un grand collectionneur. L’événement se déroule dans le cadre du Festival d’Automne 2019 à Paris.
Extraits de l'entretien
"J’estime qu’être artiste, c’est quelque chose d’assez fragile. En fait, les films sont des tentatives, et souvent des échecs, même si on essaie de faire du mieux qu’on peut. La salle de cinéma est vraiment un lieu de communion, mais quand on fait un film, on est souvent seul. C’est une épreuve de faire un film. Je n’ai pas fait d’école de cinéma, et j’ai vraiment appris à faire des films en en faisant : chaque film a été mon école de cinéma, un lieu d’apprentissage."
"Chaque film est une aventure dont je ne suis jamais sur d’arriver au bout. Pour moi, être cinéaste c’est accompagner, être avec les autres et essayer de les raconter de la manière la plus fidèle et respectueuse possible."
"Quand vous chinez des images, vous ne savez jamais ce que vous allez trouver. Ce sont des moments qui sont extrêmement chargés d’émotion, parce que chaque image est liée à une existence. Parfois, je les choisis uniquement pour leur beauté esthétique, et parfois, vous trouvez un ensemble d’images et là, autre chose entre en jeu. Je suis un peu comme un archéologue, je déterre des objets qui sont au départ très mystérieux, dont je ne maîtrise pas le langage, et à force de les regarder et de les associer, je me rends compte qu’il y a une histoire souvent bouleversante."
"Je suis fasciné par ces images, mais en même temps ça me coûte, car ces photos ont un poids, ce n’est pas juste du papier sur lequel des sels d’argent ont imprimé le temps, c’est quelque chose qui contient une vie, et toutes ces vies que je collecte ont un poids qui est parfois vraiment lourd. Il y a des moments où je suis épuisé d’avoir accumulé autant de vies, de témoignages et d’en être une sorte de gardien. C’est comme un peuple de fantômes qui m’accompagne en permanence. Parfois, j’ai l’impression que ma vie est un peu trop peuplée, et j’ai besoin de faire le vide, de m’absenter des images : mais j’y retourne toujours."
Archives
Claire Denis, émission "A voix nue", France Culture, 2005
François Buhot dans l'émission "Les nuits magnétiques", France Culture, 1994
Extraits
Les Invisibles, film de Sébastien Lifshitz
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Bambi, film de Sébastien Lifshitz
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Références musicales
Jean-Sébastien Bach, Actus Tragicus, Cantate BWV106
Etta James, At Last
Bambi, Il vous faudrait une femme
Prise de son
Marie-Claire Oumabady
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