Rencontre avec le metteur en scène pour son adaptation des Frères Karamazov de Dostoïevski, au Théâtre de l’Odéon à Paris jusqu’au 13 novembre 2021 et en partenariat avec le Festival d’automne.
- Sylvain Creuzevault Metteur en scène
C’est du dernier et monumental roman de Dostoïevski dont s’est emparé Sylvain Creuzevault pour son dernier spectacle, une adaptation des inadaptables Frères Karamazov. Neuf comédiens sur le plateau, dont le metteur en scène, qui interprètent tous les grands rôles du roman : Fiodor, le père monstrueux, et ses quatre fils : le plus jeune d’entre eux, le naïf et pieux Alliocha ; Ivan, l’intellectuel athée ; Dimitri, le volubile jouisseur, amoureux de Grouchenka que convoite aussi son père ; sans oublier Smerdiakov, le fils illégitime. Lequel d’entre eux tuera le père ? Et comment habiter un monde où, si Dieu est mort alors tout est permis - comme nous le rappelle l’un des slogans placardés sur les murs d’un plateau tout blanc, un espace presqu’entièrement vide, simplement percé de quelques portes et ouvertures, qui sera tour à tour monastère, rue, salon, boîte de nuit ou tribunal.
La pièce se joue jusqu’au 13 novembre 2021 au Théâtre de l’Odéon, elle sera jouée également au Théâtre Ponts communs de Cergy Pontoise les 17 et 18 février 2022, en partenariat avec le Festival d’Automne à Paris.
Autres dates de tournée :
Du 12 au 14 janvier 2022 au théâtre des 13 vents- CDN de Montpellier
Du 11 au 19 mars au Théâtre national de Strasbourg
Les 24 et 25 mars à Bonlieu –Scène nationale d’Annecy
Les 13 et 14 avril à La Coursive-Scène nationale de La Rochelle
Extraits de l'entretien
La généalogie que j’essaie de construire, et à laquelle j’aime à me reconnaître théâtralement ou politiquement, c’est la généalogie communiste. Il y a quelque chose qui m’a toujours intéressé dans cette généalogie, c’est la sécularisation d’éléments issus de la société chrétienne dans la théorie ou la pratique socialiste des 200 dernières années. Cela semble absolument contradictoire, puisque une partie de cette théorie socialiste, ou communiste, se veut profondément athée. Avec Dostoïevski, j’ai l’impression que résonne personnellement en moi, ce que je peux voir à titre historique et social dans la généalogie communiste. Dostoïevski est un scanner qui allume chez moi ce qui reste du discours chrétien : cela m’énerve, mais me fait également rire. _Sylvain Creuzevault__, comédien et metteur en scène_
Chez Dostoïevski, j’ai l’impression qu’il est difficile de tenir la vérité sur un personnage, en fait, il rend la vérité hyper mobile, il la dissout en quelque sorte. Sylvain Creuzevault, comédien et metteur en scène
L’improvisation, c’est la recherche organique de l’action au plateau. Tout ce qui peut s’agir, c’est-à-dire, se mettre en action théâtrale, nous l’improvisons, ce qui était également le cas pour « Les Démons ». Sylvain Creuzevault, comédien et metteur en scène
Lecture
Jean Genet, L’ennemi déclaré : textes et entretiens (Gallimard)
Archives
Julie Deliquet, émission Par les temps qui courent, Romain de Becdelièvre, France Culture, 14/12/2017
André Markowicz, émission Les Chemins de la philosophie, Géraldine Mosna-Savoye, France Culture, 10/06/2019
Musique de fin
Casper Clausen et Gaspar Claus, Channel
L'équipe
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