Sylvain Prudhomme :"Nous avons tous en nous l'envie d'errance mais aussi l'envie d'approfondissement"

Sylvain Prudhomme - Francesca Mantovani

Résumé

Le nouveau roman de Sylvain Prudhomme "Par les routes" vient de paraître aux éditions L'Arbalète/Gallimard. L'occasion pour l'écrivain d'évoquer l'éloignement et l'envie d'errance , mais aussi l'incertitude et le courage de s'en remettre à l'autre.

avec :

Fabio Viscogliosi (Artiste).

Sylvain Prudhomme, né en 1979, est un auteur de romans et de reportages. Ses livres ont reçu plusieurs prix littéraires et sont traduits à l'étranger. Après Là, avait dit Bahi, Les grands et Légende, il revient avec Par les routes, un récit qui, à travers le personnage de l'autostoppeur, évoque la force de l'amitié et du désir ainsi que le vertige devant la multitude des existences possibles. Ce roman est sélectionné dans le cadre de la 7ème édition du Prix du Roman des Etudiants France Culture-Télérama et fait partie de la sélection de France Culture et L’Obs.

Extraits de l'entretien

"Dans ce livre je voulais être au plus près de moi, au plus près des questions qui étaient celles que je me posais comme l’âge de la quarantaine, ce milieu de la vie, et j’avais envie que les personnages aient aussi cet âge-là et que je puisse être en chacun d’eux. Je voulais quelque chose d’assez resserré en écoutant avec beaucoup d’attention ce qui passait en chacun d’eux : les incertitudes, les décisions. A chaque fois qu’on écrit, on retourne dans un monde qui est en train de prendre de la consistance et de la vérité, et on se laisse petit à petit emporter."

"Ce livre, contrairement à mes livres précédents, est écrit à la première personne, car j’étais fasciné par tous les possibles que renferme cette première personne, parce qu’on peut à la fois y mettre énormément de soi, mais aussi beaucoup d’inconnu."

"A chaque fois qu’on termine un voyage en auto-stop, il y a un sentiment de vertige très fort d’avoir entrevu autant de vies aussi différentes les unes des autres. Ça déjoue incroyablement la sociologie et les convictions idéologiques. Je voulais raconter cette absence de peur des personnes qui accueillent des auto-stoppeurs, tout d’un coup, c’est l’incertitude acceptée par tout le monde, par celui qui fait de l’auto-stop et par l’automobiliste qui s’arrête. Dans mon livre se posent deux questions : où est vraiment le courage et, où est la vérité de la vie."