
Cinq femmes en ligne, face au public, dans un long rectangle de lumière dessiné pour elles au sol, faisant circuler les mots de Tchekhov, aussi vite que l’air qui va d’un être à un autre. Endossant tour à tour tous les personnages, homme comme femme, et jouant les didascalies, prononçant les noirs et les rideaux, elles soulignent en évidence la force de récit que contient le théâtre de Tchekhov. S’extraient du dialogue, pour aller à l’essence du propos, du verbe.
Du théâtre, de l’écriture, de la place de l’art dans l’existence, de la place de l’amour dans l’existence, de la place de l’art dans l’amour, il est autant question sur scène que dans la salle. En travaillant sur une économie des artifices, sans économiser rien du côté du jeu et de la présence, le théâtre est traqué, ou pensé, précisément là où il réveille du vivant. La Mouette est une pièce écrite et jouée pour la première fois en 1896. Anton Tchekhov y crie la nécessité de chercher, toujours chercher, ironisant sur la petite gloire et questionnant la valeur de la parole selon d’où l’on parle.
Isabelle Lafon recrée ***Une Mouette * ** à partir du texte deTchekhov au Théâtre de la Villette à Paris, dont la situation très particulière retient toute notre attention et sera évoquée en fin d’émission.

**Notre programmation musicale du jour ** doit tout à Mina Tindle , accompagnée par Olivier Margerie. Ils interprétent trois titres en direct: Pan , To carry many small things et Bells.

Qui dit lundi, dit nouveau déballage de bibliothèque. C’est chez la comédienne Macha Meril que nous posons nos valises pour les cinq prochains jours. Elle a décidé que les cinq textes seraient liés par le fil thématique des relations qu’entretiennent les auteurs avec leur mère. Pour commencer : une lettre de la Marquise de Sévigné à sa fille Mme de Grignan.
L’image du jour se développera sur la musique, en direct car Mina Tindle est venue.
Sur le plateau de la fin c’estla poésie de Léo Ferré dans d’autres voix que la sienne.
** Olivier Margerie. Photo: Baert© RF **
L'équipe
