- Pierre-Jean Vazel
Premier temps d'une semaine placée sous le signe du DEBUT. Pour partir du bon pied, nous avons convié Pierre-Jean Vazel à notre table. Il est entraineur d’athlétisme. Nous discuterons avec lui de la meilleure façon de débuter une course et d’entraîner corps et esprit à prendre un bon départ.
Poser la question du début c’est d’abord tracer une ligne pour le temps qui passe et dire « Ici se tient un commencement ». Vouloir regarder ce début de plus près, regarder aujourd’hui, l’athlète décollant des starting blocks, c’est ouvrir le temps au scalpel, le décomposer, jusqu’à la plus petite mesure. La seconde n’est pas assez mince, le dixième de seconde non plus, c’est encore trop épais. On cherche le vrai début, la pépite, "l’or du temps", le vrai moment de bascule. Le surgissement. Pour ce faire, les chiffres sont un bon outil, ils tentent de rendre le mouvement factuel, permettent de l’inscrire. Ecrire le temps. De le dessiner, de le mesurer, de le prévoir presque. Ils assurent un certain ordre, là où l’humain, le muscle, la course, sont foisonnement de sensations. Les chiffres rendent réels un moment que l’œil nu ne peut que recomposer grâce à l’imagination. Voilà bien des années que Pierre-Jean Vazel compile des chiffres, temps de course, progression, temps d’appui, records. Voilà aussi plusieurs années qu'il entraine des athlètes, parmi lesquels le nigérian Oloji Fasuba (recordman d'Afrique sur 100m en 9"85 en 2006) , le français Ronald Pognon (1er français sous les 10") et entraine toujours Christine Arron (record d'Europe sur 100m en 10''73') et l'athlète sénégalaise Gnami Faye, championne d'Afrique du 110m haies. Comment entraîne t-on corps et esprit à prendre un bon début de course ? Est-il si déterminant ? Est-il si inutile de courir tant que l’on n’est pas parti à point ?
Notre invité Pierre Jean Vazel est entraineur d’athlétisme et fin statisticien. Diplômé des Beaux Arts, il est aussi féru de littérature. Pierre-Jean Vazel a chroniqué les Mondiaux d’athlétisme cet été pour le journal *Le Monde * et continue de décrypter l'actualité sportive sur son blog "Plus haut, plus vite, plus fort".
Départ. Bref cri mental. Intérieur et aveugle. Je me projette en avant. Je jaillis. Trois mètres dans la vue de ces enculés. Je ne touche plus le sol. Oh, jamais si vite, que le vent me fout des baffes, que l'air est dur comme du béton, mais je suis une putain de vrilleuse et j'éclate le temps, la piste s'efface derrière moi, Carlito cherche son chemin, j'éclate le temps, le temps. La ligne à deux enjambées, je me retourne, Carlito défiguré, je lève le bras, c'est fini, Carlito mort. J'ai fait trembler la terre à chaque foulée . Thierry Marignac, "9.79", éd. Le Dernier Terrain Vague, 1989
Mais pour commencer, justement, nous ne changeons pas les bonnes habitudes: comme chaque semaine, nous demandons à un comédien, de choisir cinq textes dans sa bibliothèque, cinq textes auxquels il tient et de nous en lire et commenter un extrait. C'est Olivier Martinaud , qui se prête à l’exercice cette semaine. Sa sélection commence avec Alban Lefranc et son livre Fassbinder, la mort en fanfare dans lequel l'auteur imagine la cérémonie d'anniversaire du cinéaste à la fin de sa vie, en 1982.
Le Polaroïd du jour est une question de courant qui passe.
Vers 16h50, le Poème du jour explore jusqu’à vendredi l'œuvre d'Antonin Artaud . "La nuit opère" nous a paru être un bon début.
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Fenster, Fisherman
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