
Au fond, la condition d’auteur n’est pas si désirable, à tel point que s’en extraire pour rejoindre la caste enviable des improductifs peut constituer un job à plein temps. L’histoire qui nous est contée, et le mot est dûment choisi, serait celle-ci: un écrivain demande à un autre écrivain de faire de lui son « enfant », entendre l’un de ses personnages de fiction et d’envoyer cet enfant à la guerre. En toute amitié, une galerie de portraits ( masculins tiens donc ) serait offerte par le dit auteur, Vila-Matas en l’occurrence, et il ne resterait plus qu’à choisir celui duquel on enfilerait le costume pour faire l’expérience. Creuser l’obsession, d’être celui qui arpente les ruines. C’est une obsession vendue comme romantique, en fait elle est naïve, elle dit l’iétrangeté ou l’enfance. C’est ainsi que Stig Dagerman écrit que « l’étranger se trahit tout de suite par l’intérêt qu’il porte aux ruines ». Et l’artiste, lui, quoi qu’il en dise, se trahit en créateur, par la récurrence, la façon dont son esprit se laisse invariablement assiégé par l’obssession. La guerre vous ressemble et l’art existe plus en creux qu’en force.
Jean-Yves Jouannais est auteur, il poursuit depuis plusieurs années une série de conférences intitulée Encyclopédie des guerres , il publie en cette rentrée **L’usage des ruines ** aux éditions Verticales.

L’image Polaroïd du jour tente de lire dans les lignes du peigne.
Sur le plateau de la fin, poésie magique. Ca ne durera que jusqu’à vendredi, alors il faut s’en délecter. Un auteur, un acteur. Bakary Sangaré a choisi cinq textes d’Aimé Césaire .
Mais pour commencer, Françoise Lebrun nous lit un extrait des Les Anneaux de Saturne de Winfried Georg Sebald , livre paru en Allemagne en 1995.
Programmation musicale **Or Solomon, *No mad * ** **CYRZ, Au peigne fin ** Gang of four, He'd send in the army **
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