
Le Mémorial de la Shoah présente dès demain une exposition majeure sur la représentation de la Shoah dans la BD dont l'histoire débute avant le célèbre "Maus" d'Art Spiegelman. Avec la commissaire Marie-Édith Agostini , retour sur cet art où la nuance apporte un discours mémoriel différent.
Marie-Édith Agostini (coordinatrice des expositions temporaires au Mémorial de la Shoah).
Aujourd'hui, dans Paso Doble :
Marie-Édith Agostini, commissaire de l’exposition Shoah et bande dessinée, jusqu'au 30 octobre au Mémorial de la Shoah à Paris.
La plupart des bandes-dessinées qui parlent de la Shoah sont fondées sur le témoignage et la documentation et c’est d’ailleurs pour ça que beaucoup d’entre elles sont en noir et blanc, Art Spiegelman le disait : « j’ai l’impression que la guerre a eu lieu en noir et blanc », à cause des livres qui ont pu servi à la documentation pour réaliser son album.
Publicité


L'exposition
La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, un événement sans précédent dans l’Histoire. Le propre de tout événement est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction. La Shoah ne pouvait y échapper. Non sans prudence, erreurs et tâtonnements mais aussi avec génie, la BD s’est donc emparée de la Shoah.
C’est ce parcours historique et artistique qui vous est proposé dans ce qu’il est convenu d’appeler le 9e art en interrogeant les sources visuelles de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites. Comment la Shoah a été mobilisée par la fiction, que ce soit dans les comics ou dans la bande dessinée francobelge avec La Bête est morte ! de Calvo, où le thème est présent dès 1944. Près de 75 ans plus tard, des lignes de force, quasiment une grammaire, se dégagent de ces narrations et de ces représentations dont cette exposition va tenter, pour la première fois, de dresser l’inventaire.



L'équipe
