Depuis quelques semaines, les campagnes de publicité se multiplient autour de la 4G. En dehors des traditionnels encarts dans la rue et dans les médias, les opérateurs proposent sur internet des publicités comparatives.
Le marché de la 4G est tellement crucial pour les opérateurs, que certains ont saisi la justice pour faire retirer les publicités les plus litigieuses.
Sur son site, Bouygues Télécom promeut son avance sur le nombre d'habitants (40 millions) déjà couverts par son réseau 4G, et compare les opérateurs sur le nombre de villes concernées par cette technologie.

Puisque le nombre de villes couvertes n'est pas son point fort (aujourd'hui), Orange concentre sa communication sur les performances de son réseau, et compare la vitesse maximale théorique proposée par chaque opérateur. Et sans surprise….

Sur le marché de la 4G, Bouygues Télécom profite de ses performances du moment pour communiquer largement, mais la situation est temporaire. En effet, l'opérateur a profité d'une décision de l'ARCEP (Autorité de Régulation des télécoms) pour faire transiter la 4G sur une bande de fréquences déjà en place, et ainsi couvrir en quelques jours les deux tiers du territoire (63%).
Tandis qu'Orange et SFR doivent installer de nouvelles antennes-relais, ou intervenir sur celles existantes afin d'offrir le service dans de nouveaux lieux.
Face aux capacités d'Orange, et à l'avance dont a bénéficié Bouygues Télécom sur la couverture 4G, SFR joue la tortue.

Dans la première étape de cette course à l'internet mobile quatrième génération, les opérateurs avaient le choix entre trois bandes de fréquences : 800 MHz, 1800 MHz et 2,6 GHz. Chacune ayant des caractéristiques différentes : portée du signal, puissance du débit….
Alexandre Wauquiez, directeur marketing réseau de SFR explique pourquoi son entreprise a choisi la fréquence 800 MHz, qui est l'ancienne bande de fréquences autrefois utilisée pour la télévision analogique :
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Aujourd'hui, SFR couvre* "plus de 300 villes"* selon Alexandre Wauquiez et espère couvrir "40% de la population pour Noël" .
Ce n'est pas nous qui faisons le prix
Reste que la technologie 4G a un coût non négligeable. Les quatre opérateurs (Free Mobile a participé à l'appel d'offre, mais n'a pas encore déployé son réseau) ont déboursé 3,5 milliards d'euros pour obtenir de l'Etat des fréquences 4G.
Les entreprises espèrent amortir cet investissement. Depuis quelques semaines, chaque entreprise propose des offres commerciales de découverte. Chez Bouygues Télécom, il est question de "découvrir la 4G gratuitement pendant un mois" . Orange propose la 4G "pour un euro de plus" .
Globalement, les prix proposés ne sont pas définitifs et sont amenés à évoluer à partir de 2014, une fois passés l'effet "découverte" et les fêtes de fin d'année.

Pourtant, selon **le secrétaire de Bouygues Télécom Didier Casas, il n'est pas impossible que les prix restent à leur niveau actuel, car ** "le marché des télécommunications est très concurrentiel" . Aussi, les opérateurs attendent de voir comment le public réagit sur ce marché de la 4G. [Selon un sondage](http://www.prixtel.com/decouvrir-PRIXTEL/actualite/avis-d-expert/et-si-les-francais-n-etaient-pas-encore-prets-a-faire-le-saut-de-la-4g/ :) de l'opérateur (sans réseau propre) Prixtel, trois Français sur quatre déclarent ne pas être intéressés par une offre 4G, mettant en avant son prix et son utilité :
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Quels que soient les tarifs des offres 4G au début de l'année 2014, ils pourraient encore évoluer, à la baisse cette fois, un an plus tard avec le lancement prévu des offres de Free Mobile. Suite au lancement de ses offres 3G en janvier 2012, les trois opérateurs historiques avaient dû s'aligner sur l'offre principale du dernier arrivé : 19,90€ pour disposer des appels, SMS et MMS illimités ainsi que la navigation mobile 3G jusqu'à 3Go.

*La 4G est une technologie d'aujourd'hui pour des contenus de demain *
Dans le même esprit que le sondage de Prixtel, l'association de consommateurs UFC Que Choisir appelle les clients à la patience. Antoine Autier, chargé de mission "nouvelles technologies" , conseille de relativiser l'avancée technologique par le "surcoût de l'abonnement, et de l'achat d'un nouveau terminal" :
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Même si Antoine Autier admet une avancée technologique, il regrette le manque de services et contenus se basant sur la 4G, en dehors "du visionnage de vidéos" :
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Sollicités comme chaque semaine (voir en bas de cette page), les internautes sur Twitter et Facebook, ont pointé pour la plupart la nécessité de "stabiliser" et* "étendre"* le réseau 3G existant, avant de se lancer dans le déploiement des la 4G.
Même si les opérateurs couvrent plus de 90% du territoire en 3G, cette technologie n'a pas rempli tous ses objectifs. Des clients craignent que les opérateurs ne les délaissent pour se concentrer sur le nouveau marché de la 4G.
Ce ne sera pas le cas promet Alexandre Wauquiez de SFR :
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La question des ondes
Au-delà des questions technologique et commerciale, plusieurs associations ont émis des critiques sur le déploiement de la 4G et ses éventuelles conséquences sanitaires.
Cette semaine, l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a mis à jour son principal rapport sur les effets des radiofréquences. Quatre ans après la dernière mise à jour du rapport l'agence explique que les ondes émises par les appareils de télécommunications ne présentent pas de risques sanitaires pour l'Homme. Mais l'ANSES recommande de diminuer l'exposition des personnes les plus fragiles, tels les enfants. Une autre recommandation concerne les opérateurs et les antennes-relais. Il est proposé dans le rapport, comme en 2009, de mener des études avant l'installation de nouvelles antennes-relais, dont les dernières sont majoritairement consacrées à la 4G, pour savoir si l'endroit choisi ne constitue pas un* "point noir"* pour les émissions d'ondes.
Si elle était acceptée, une telle mesure pourrait potentiellement ralentir le déploiement des antennes 4G, mais les opérateurs disent être prêts à se plier à une telle mesure.
"Ce n'est pas un drame" estime Didier Casas, le secrétaire général de Bouygues Télécom, "ni surpris, ni gêné ni choqué par ce que dit l'ANSES" :
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Pour Alexandre Wauquiez, directeur marketing réseau de SFR, il n'y a rien de nouveau . Ce principe est même déjà mis en place par certaines villes, comme à Paris. "On ne vient pas augmenter la puissance d'émission d'un site donné" :
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Des associations, comme
Priartém, qui demande "une meilleure règlementation des technologies du sans fil" regrette l'absence d'études avant le lancement de la 4G et l'installation des antennes-relais. Janine Le Calvez, la présidente, fait même le parallèle entre les ondes électromagnétiques 4G et le tabac :
Les contributions des internautes au sujet :
[ View the story "4G : les enjeux du haut débit mobile" on Storify]Un reportage d' Abdelhak El Idrissi
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