

Disparue en 2015, Solveig Anspach a tissé et métissé la fiction avec le documentaire, toujours ouvert sur le monde pour mieux le réenchanter. Plan Large sur une oeuvre sans frontières, avec l'actrice Florence Loiret-Caille, son producteur Patrick Sobelman et N.T. Binh.
- Florence Loiret Caille Comédienne
- N.T. Binh Journaliste, critique, enseignant de cinéma (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Patrick Sobelman Producteur et cofondateur d'Agat Films et Cie / Ex Nihilo
Il y a presque 20 ans, en 1999, Solveig Anspach réalisait son premier long-métrage de fiction Haut les cœurs !, qui avait ému des centaines de milliers de spectateurs et confirmé en Karin Viard la grande actrice qu’on connaît depuis. Suivirent, avec cet art du contre-pied qu’elle revendiquait, un documentaire sur la peine de mort aux États-Unis, Made in USA, et des fictions qui alliaient son goût pour des héroïnes flamboyantes et comiques, et son affection pour les éclopés de la vie.

Le documentaire comme ressource pour la fiction
Avec Stormy Weather, Back Soon, Queen of Montreuil, Lulu femme nue et L’Effet aquatique, Solveig Anspach, américano-islandaise installée à Montreuil, une véritable citoyenne du monde, a tricoté de merveilleuses histoires branques et sensibles, loufoques et émouvantes, tissant et métissant la fiction avec le documentaire. Mais ces longs-métrages ne sont que la partie visible d’un iceberg cinématographique, composé de nombreux documentaires, comme en témoigne un riche et volumineux coffret DVD édité chez Blaq Out, qui rassemble l’intégralité de ses fictions et l’essentiel d’une œuvre documentaire commencée très tôt et fondatrice de son approche du cinéma.
Solveig Anspach, disparue brutalement en août 2015 à l’âge de 54 ans, a dessiné un cinéma ouvert sur le monde, qu’elle réenchantait, ouvert sur les gens qu’elle filmait, accompagnée de sa famille de cinéma, qu’elle retrouvait de films en films. Parmi eux, deux fidèles : l’actrice Florence Loiret-Caille, son Agathe, sa Reine de Montreuil et sa maîtresse-nageuse, et son producteur Patrick Sobelman, qui l’a accompagnée et soutenue de son premier jusqu’à son dernier film.
"Le jour où la terre s'arrêta", de Robert Wise, ou quand la science-fiction est la meilleure manière d'évoquer le monde contemporain
En dernière partie d'émission, la chronique de N.T. Binh, sur un classique de la science-fiction : Le jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise (1952). Drôle de cinéaste que Robert Wise, très éclectique : monteur d’Orson Welles, il commence sa carrière de réalisateur avec des films d’horreur : La Malédiction des Hommes-Chats, ou Le Récupérateur de cadavres, avec Boris Karloff, un genre dans lequel il s’illustrera encore plus tard avec La Main du diable. On lui doit des films de guerre : La Canonnière du Yang-Tse, des comédies musicales : rien moins que West Side Story et La Mélodie du bonheur. Et puis donc aussi des films de science-fiction : le premier Star Trek au cinéma, en 1979, et bien avant, en 1951, en pleine guerre froide et débuts du maccarthisme, et alors que la mode est plutôt aux extraterrestres belliqueux venue de Mars, la planète rouge, pour envahir le monde en général et les Etats-Unis en particulier, Robert Wise, 30 ans avant E.T., invente la figure de l’étranger intersidéral, certes, mais bienveillant et pacifique...
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Extraits de films
- La Tire, de Solveig Anspach (1988)
- Haut les cœurs, de Solveig Anspach (1999)
- Made in USA, de Solveig Anspach (2001)
- Back Soon, de Solveig Anspach (2008) : bande-annonce
- Reykjavik, des Elfes dans la ville, de Solveig Anspach (2001)
- Queen of Montreuil, de Solveig Anspach (2012) : bande-annonce
- Extrait de la bande-originale de Back Soon, de Solveig Anspach (2008)
- Deux extraits de Le Jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise (1951)
- Extrait de la bande-originale du film Le Jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise, composée par Bernard Hermann (1951)
Réécoute du 13 janvier 2018
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation