Épisode 1/8 : Agnès Varda, la documenteuse

Agnès Varda a eu trois vies. Elle a commencé comme photographe, accompagnant de 1948 à 1960 les tout jeunes Festival d’Avignon et Théâtre National Populaire de Jean Vilar. Elle est désormais plasticienne, ou plutôt "artiste visuelle", comme elle préfère dire, depuis qu’en 2003 Hans Ulrich Obrist l’a invitée à monter une installation à la Biennale de Venise. Sa vie du milieu, c’est bien sûr celle d’une immense cinéaste, précurseuse de la Nouvelle Vague avec La Pointe Courte, dès 1954, et seule femme de cette bande de garçons avec Cléo de 5 à 7, Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1985 avec Sans toit ni loi. 

Une quarantaine de films de tous formats, tous supports et toutes durées, en noir et blanc comme en couleur, et parfois les deux, de fiction et documentaire, et parfois des deux, qui se jouent des frontières et des genres, cinématographiques comme sexuels, un cinéma vagabond et fragmentaire, ludique et audacieux, qui tient en deux mots : liberté et invention, des formes comme des moyens de production.

Les multiples lectures de ses films contribuent à la richesse de ses films. Elle a une volonté de dire beaucoup avec peu. Sa virginité en culture cinématographique (contrairement à ses confrères de la Nouvelle Vague) lui a permis d'innover et de tout inventer. Brigitte Rollet

Arte sort un coffret de 7 DVD rassemblant les incontournables du cinéma documentaire de l’infatigable glaneuse d’images, et en DVD individuels trois de ses longs métrages récemment restaurés : Le Bonheur, L’une chante, l’autre pas, et Jacquot de Nantes. L’occasion pour Plan Large de se replonger avec Brigitte Rollet, chercheuse en études cinématographiques au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines, et enseignante à Sciences-Po, et Marcos Uzal, dans une œuvre à la fois très personnelle, comme un journal intime des différents moments de sa vie, et très ouverte aux autres, notamment à ceux que la société a mis sur le côté, à la marge. 

En dernière partie d’émission, la chronique de Charlotte Garson sur une flibustière du cinéma : Nelly Kaplan et la ressortie en DVD en version restaurée d'une partie plus méconnue de son œuvre, les deux films Papa, les petits bateaux … (1971) et Charles et Lucie (1979) édités chez Lobster Films. Cette édition DVD en version restaurée comprend également deux autres films de Nelly Kaplan : Plaisir d’amour, et Il faut vivre dangereusement. 

Le cinéma de Nelly Kaplan est stylisé et parfois schématique, mais paradoxalement avec la saisie documentaire d'une certaine France. Charlotte Garson

Les recommandations estivales de Plan Large

Hommage à Michel Legrand au Cinématographe de Nantes, jusqu'au 17 juillet 2019. 

Le Festival International de Cinéma à Marseille se déroule du 9 au 15 juillet.

Ressortie : Cendres et diamants, d'Andrzej Wajda ressort en salles, en version restaurée le 3 juillet ( Malavida) 

Réédition : le chef-d’œuvre de Marcel L'Herbier, L'Argent est édité en coffret DVD et Blu-Ray, en version restaurée par Lobster Films. 

Cycles : Hommage à Michel Legrand au Cinématographe de Nantes, jusqu'au 17 juillet 2019 et la rétrospective Jim Jarmusch, en version restaurée, est à voir en salles depuis le 3 juillet.

Extraits diffusés 

• Le Bonheur, d'Agnès Varda (1965)
• L'une chante, l'autre pas, Agnès Varda (1977)
• Documenteur, d'Agnès Varda (1981)
• Mur murs, d'Agnès Varda (1981)
• Jacquot de Nantes, d'Agnès Varda (1991)
• Les Glaneurs et la Glaneuse, d'Agnès Varda (2000)
• Visages, Villages, d'Agnès Varda (2017)
• Papa les petits bateaux, de Nelly Kaplan (1971)
• Charles et Lucie, de Nelly Kaplan (1979)
• Charles et Lucie, de Pierre Perret dans le film Charles et Lucie, de Nelly Kaplan (1979)

Rediffusion du 29 décembre 2018