

Plan Large sur l'énigme Claude Berri, cinéaste autofictionnel et intimiste et producteur fonceur. Portrait d'un des hommes les plus puissants du cinéma français avec Serge Toubiana, directeur de Unifrance et le documentariste Jérôme Wybon.
- Jérôme Wybon Documentariste, critique de cinéma
- Fernando Ganzo Rédacteur en chef du magazine "So Film"
- Serge Toubiana Président d'Unifrance
Ce fut longtemps un passage obligé, un running gag des cérémonies des Césars. Tout récompensé en passait par la formule rituelle : « Je remercie Claude Berri. ». Claude Berri, c’était « le parrain », « l’empereur », « le pilier », « le chef de famille », « le dernier nabab » du cinéma français. Roi du box-office pendant 40 ans, producteur avisé et éclectique, il pouvait battre le record de fréquentation en France avec Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon, tout en faisant, la même année, la couverture des Cahiers du Cinéma et main basse sur les Césars avec La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche. Dans les années 1970, de même, il produisait Tess de Polanski avec l’argent des Charlots de Claude Zidi. Comme réalisateur, ses fresques historiques ou littéraires des années 80 et 90, les superproductions Jean de Florette, Manon des sources, Uranus, Germinal et Lucie Aubrac, incarnaient à elles seules la résistance nationale au rouleau compresseur hollywoodien.
Je suis devenu scénariste pour écrire les rôles qu'on ne me proposait pas ; réalisateur, pour tourner mes scripts dont personne ne voulait. Producteur, parce que nul n'acceptait de me financer. Et distributeur, pour que mes films aient accès à de bonnes salles. Claude Berri dans Autoportrait (éditions Léo Scheer)
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Mais l’homme pressé et instinctif, coléreux parfois, qui portait volontiers le fer contre les critiques qui ne le ménageaient pas, était aussi, de son premier à son dernier film, du Vieil homme et l’enfant au Trésor, l'auteur d’une œuvre autofictionnelle et impudique, tendre et dépressive, hantée par la figure décisive de son père et ses drames personnels. L’intégrale des 21 longs métrages de « l’homme triste capable d’être joyeux », comme le décrivait Pedro Almodovar, fait l’objet d’un volumineux coffret DVD et Blu-Ray chez Pathé, l’occasion pour Plan Large de revenir sur un parcours qui raconte aussi près d’un demi-siècle d’histoire du cinéma français, avec Jérôme Wybon, journaliste de cinéma et documentariste, qui signe le film Claude Berri, le donneur de cartes, réalisé spécialement pour ce coffret, et Serge Toubiana, président d’Unifrance, l’organisme chargé de la promotion du cinéma français à l’étranger, et ancien directeur de la Cinémathèque française, au moment, décisif pour la mutation de l’institution, où Claude Berri en était le président.
Le Vieil homme et l'enfant est un film qui montre que les hommes valent mieux que les idées auxquelles ils s'accrochent. Claude Berri n'est pas un metteur en scène cinéphile, il ne se réfère pas aux films existants mais à la vie elle-même. Il puise à la source. François Truffaut
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En fin d’émission, la chronique de Fernando Ganzo, rédacteur en chef de So Film, sur la transversalité entre le cinéma et le clip musical. « Système D, ego trip & millions de vues : la fabrique du clip » fait la couverture du nouveau numéro de Sofilm, avec des hommes torses nus courant sur une plage, et issu du clip Territory de The Blaze. Dans une enquête de Brice Bossavie et Jean-Vic Chapus, Sofilm est allé rencontrer des cinéastes qui, malgré des millions de vues sur Internet, restent de grands inconnus aux conditions de travail singulièrement drastiques. Que racontent les potentiels prochains Romain Gavras ou Michel Gondry ?
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La création Western, de Mathieu Bauer au Nouveau Théâtre de Montreuil, suite de son précédent spectacle Shock Corridor, adapté de Samuel Fuller, le metteur en scène s’attaque cette fois au grand western enneigé La Chevauchée des bannis d’André De Toth, et c'est jusqu’au 13 octobre, et repris du 18 au 26 octobre en diptyque avec Shock Corridor, au Nouveau Théâtre de Montreuil.
Pacôme Thiellement publie Trois essais sur Twin Peaks, aux PUF, réédition augmentée de son essai La main gauche de David Lynch, avec notamment un texte complet sur la troisième saison de la série-monde, dont il avait testé quelques hypothèses dans Plan Large. Il publie également : Sycomore Sickamour, toujours aux PUF.
Programmation
- Extrait de Claude Berri, le donneur de cartes, de Jérôme Wybon (2018)
- Extrait du Vieil homme et l'enfant, de Claude Berri (1967)
- Extrait Le Cinéma de papa, de Claude Berri (1971)
- Extrait La première fois, de Claude Berri (1976)
- Extrait de Tchao Pantin, de Claude Berri (1983)
- Extrait de Germinal, de Claude Berri (1993)
- Extrait de La Débandade, de Claude Berri (1999)
- Extrait de Manon des Sources, de Claude Berri (1986)
- Basique, de Orelsan, clip réalisé par Greg et Lio (2018)
- J'suis QFL, de PNL, clip réalisé par Karemerah (2016)
- Territory, de The Blaze, clip réalisé par Jonathan et Guillaume Alric (2017)
L'équipe
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