

Plan large sur celui qui incarne le dernier des grands classiques hollywoodiens, Clint Eastwood, cinéaste hors du temps, franc-tireur, démystificateur et reconstructeur, en compagnie d'Andrea Grunert, Bernard Benoliel et Fernando Ganzo.
- Fernando Ganzo Rédacteur en chef du magazine "So Film"
- Andrea Grunert Professeure de cinéma et d'audiovisuel à l’Université Protestante des Sciences Appliquées de Bochum
- Bernard Benoliel Directeur de l'Action culturelle à la Cinémathèque française
C’est une anomalie, dans un Hollywood qui produit, à destination du public jeune, des franchises de super-héros à la pelle et des remakes ad nauseam. A 88 ans, Clint Eastwood est le doyen des cinéastes américain de fiction en activité. Et pourtant, La Mule, son 37ème film (sorti le 23 janvier 2019), comme réalisateur, est un succès, aux Etats-Unis comme en France. Avec cet octogénaire ruiné transportant de la drogue pour le compte d’un cartel, nouvel autoportrait de l’artiste en vieux bougon laconique, individualiste et politiquement incorrect, tentant de réparer les plaies du passé avant qu’il ne soit trop tard, Eastwood ne se contente pas d’exhiber au spectateur le dernier état d’un corps qu’on regarde vieillir à l’écran depuis 55 ans que Sergio Leone l’a immortalisé en homme sans nom.
Il poursuit un double mouvement paradoxal et contradictoire, amorcé chez Don Siegel avec Les Proies et L’Inspecteur Harry : déconstruire, jusqu’au masochisme, son image d’homme d’action et de justicier expéditif, pour mieux reconstruire le mythe, le sien, et celui de l’Amérique. Car si l’acteur la porte en lui, cette Amérique, son âme sombre et son penchant pour la violence, le cinéaste n’a de cesse, dans ses études en clair-obscur, de tenter de réparer une nation qui a perdu son innocence à jamais.
Clint Eastwood invente constamment des espaces utopiques au cœur de ses films, dans lesquels il tente une forme de réparation permanente, une reconstruction voire même une réécriture. La question fondamentale de son cinéma est la suivante : comment déprogrammer une violence qui ne fait que se répéter par celui-là même qui veut la déprogrammer ? Bernard Benoliel
Tout en ayant pleinement conscience que c’est mission impossible, et c’est en cela sans doute que Clint Eastwood, le dernier des grands classiques hollywoodiens, est un cinéaste résolument moderne. Pour évoquer quelques stations de l’infini chemin de croix eastwoodien, nous recevons Andrea Grunert, autrice d’une thèse de doctorat sur ses films, et chez Vendémiaire du Dictionnaire Clint Eastwood, Bernard Benoliel, qui a consacré un livre à l’acteur cinéaste aux éditions des Cahiers du Cinéma et Fernando Ganzo, rédacteur en chef de la revue So Film.
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En fin d’émission, la chronique de Fernando Ganzo, rédacteur en chef de la revue So Film, sur la figure de Robert Mitchum : « Robert Mitchum, les derniers secrets de l’homme qui n’en avait rien à foutre », promet la couverture du nouveau numéro de notre partenaire Sofilm. Volumineux dossier, à l’occasion de la sortie à la fin du mois du portrait de lui que signe Bruce Webber : Nice Girls Don’t Stay for Breakfast. Un homme difficile à résumer, comme le note Fernando Ganzo dans la présentation de ce dossier « d’apparence simple et solide, un cowboy, un vrai, mais aussi un poète, un séducteur, et une présence nonchalante qui lui conférait une étrange touche dandy ». Chez Bruce Webber, on découvre un Big Bad Bob « vieillissant, loin des lumières d’Hollywood, occupant ses journées à faire ce qu’il aimait le plus au monde : chanter ». Mais pourquoi Robert Mitchum est-il un acteur unique et si spécial ?
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Les recommandations de Plan Large
Nice Girls Don’t Stay for Breakfast, de Bruce Webber, sort en salles le 27 février, accompagné d’un livre d’art, journal du film et portrait en images de Mitchum, édité par La Rabbia. Une parution que Bruce Weber lui-même dédicacera le mardi 5 février de 19h00 à 21h00 dans la boutique Agnès b, 6 rue du Jour, à Paris, à l’occasion du vernissage de l'exposition de ses photos inédites de Robert Mitchum.
Ressorties en salles depuis le 30 janvier : Macadam à deux voies, de Monte Hellman, en version numérique restaurée et une rareté, La Grande Aventure, du Suédois Arne Sucksdorff.
Cycle « France années 80. Le cinéma soigne son look » est à voir au Forum des Images à Paris,jusqu'au 28 février.
Festival Travelling à Rennes, se tient du 5 au 12 février et fête cette année ses 30 ans, une édition anniversaire sous forme de tour du monde cinématographique avec escales au cœur des Villes-Monde.
Les extraits de films
- Un frisson dans la nuit, de Clint Eastwood (1971)
- Le Retour de l'Inspecteur Harry, de Clint Eastwood (1983)
- Bird, de Clint Eastwood (1988)
- Impitoyable, de Clint Eastwood (1992)
- Mémoires de nos pères et Lettres d'Iwo Jima, de Clint Eastwood (2006-2007)
- La Mule, de Clint Eastwood (2018)
- Shelby Flint : Breezy's Song, composé par Michel Legrand, pour le film Breezy, de Clint Eastwood (1973)
- Rachel et l'étranger, de Foster Norman (1948)
- Robert Mitchum : Coconut water, de l'album Calypso Is Like So (1957)
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