A l'occasion du week-end Japonismes sur France Culture, Plan large sur l'artiste polymorphe japonais Takeshi Kitano, en compagnie du cinéaste Jean-Pierre Limosin, de Benjamin Thomas, maître de conférences en études cinématographiques et N.T. Binh.
- Jean-Pierre Limosin Cinéaste, réalisateur
- N.T. Binh Journaliste, critique, enseignant de cinéma (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Benjamin Thomas Maître de conférences en études cinématographiques à l'université de Strasbourg.
Plan Large s’inscrit dans le week-end spécial que France Culture consacre au Japon, à l’occasion de la saison culturelle "Japonismes 2018". Il est à parier qu’il y a 20 ans, c’est le cinéaste Takeshi Kitano qui aurait été mis en avant par cette manifestation. Dans les années 1990, il était l’enfant chéri des cinéphiles occidentaux, la coqueluche des festivals internationaux comme Cannes et Venise, on le considérait comme un des plus grands artistes mondiaux du 7ème art, et pas seulement, puisque même ses peintures étaient exposées à la prestigieuse Fondation Cartier. Aujourd’hui, ses derniers films sont sortis directement en DVD ou VOD, voire restés inédits hors d’Asie.
Takeshi Kitano est un peintre, pas un documentariste. Il y a beaucoup de lignes de fuite et d'influences du peintre Hokusai dans sa peinture, et dans son cinéma. Jean-Pierre Limosin
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Si son étoile critique et publique a pâli, la ressortie en DVD et Blu-Ray des films de sa première partie de carrière remettent en lumière l’immense cinéaste qu’il est. Violent Cop, Jugatsu et Sonatine (le film qui l’a révélé à Cannes en 1993), Kids Return, Hana-bi (qui lui valut un Lion d’or à la Mostra de Venise et une vaste reconnaissance internationale), L’Eté de Kikujiro, enfin, autant de jalons essentiels dans une œuvre qui cultive volontiers l’art du contrepied et de la rupture de ton : tragique et burlesque, violente et tendre, nihiliste et rêveuse. Une vision très noire du Japon, une critique féroce d’une société sclérosée et oppressive, mais toujours habitée par l’esprit d’enfance, du jeu et de la dérision.
Il y a plusieurs personnages à l'intérieur de Kitano. Le sérieux, Takeshi Kitano le cinéaste et le burlesque, l'acteur Beat Takeshi. Systématiquement, les personnages kitaniens affichent un dérèglement. (...) Le retour à l'enfance sauve les personnages, le refus de l'identité civile passe par un retour au jeu, de manière transgressive. Jean-Pierre Limosin et Benjamin Thomas
Une œuvre que nous explorons avec deux grands kitaniens : le cinéaste Jean-Pierre Limosin, qui l’a filmé deux fois, comme acteur dans Tokyo Eyes, et comme sujet de son portrait, le bien nommé Takeshi Kitano, l’imprévisible, pour la série cinéma de notre temps de Janine Bazin et André S. Labarthe. Et Benjamin Thomas, maître de conférences en études cinématographiques à l’Université de Strasbourg, et auteur de plusieurs textes essentiels sur le cinéaste, dont Le cinéma japonais d'aujourd'hui : cadres incertains, publié aux Presses Universitaires de Rennes.
Dans son premier film Violent Cop, il y a déjà une esquisse d'un motif très important dans la suite de son œuvre qui est la tension entre une trajectoire individuelle confrontée à un groupe collectif violent. La transgression est le fondement de son style. Benjamin Thomas
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En fin d’émission, la chronique de N.T. Binh sur le volume II du coffret L’âge d’or du cinéma japonais (1935-1975), écrit par Tomuya Endo et Pascal-Alex Vincent et qui comporte cette fois un dictionnaire des acteurs et actrices japonais, avec de nombreuses anecdotes à la clef, comme le refus de Toshiro Mifune, acteur fétiche de Kurosawa et seule star internationale du cinéma japonais, de jouer Obi-wan Kenobi dans Star Wars, ou l’exigence de Tatsuya Nakadai, son pendant chez Kobayashi, de jouer les samouraïs avec un vrai sabre. Mais également 4 films en DVD, dont deux inédits : Quand une femme monte l’escalier, de Mikio Naruse (1960), Le Goût du Saké, de Yasujirô Ozu (1962), Aveux, théories et actrices, de Kijû Yoshida (1971), _Mifune : le dernier des samouraï,_de Steven Okazaki (inédit, 2015).
Quand une femme monte l'escalier de Mikio Naruse est un film féministe extraordinaire, dans lequel de vraies héroïnes prennent en charge leur destin. Le système des studios japonais et la trajectoire de ses acteurs.rices représentent tout un pan de l'art cinématographique négligé dans l'Histoire du cinéma au profit du cinéma d'auteur japonais. N.T. Binh
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Recommandations de Plan Large
Violent Cop, Jugatsu et Sonatine de Takeshi Kitano sortent en DVD et Blu-Ray, en version restaurée le 21 novembre chez Wild Side.
Kids Return, Hana-bi et L’Eté de Kikujiro de Takeshi Kitano, sont édités en DVD et Blu-Ray, en version restaurée par La Rabbia.
Livre collectif 100 ans de cinéma japonais (sortie le 29 novembre aux éditions La Martinière).
100 ans de cinéma japonais 2 – Une histoire insolite du cinéma japonais. à la Cinémathèque française du 23 janvier au 17 février.
Rétrospective et exposition Naomi Kawase à Pompidou du 23 novembre au 6 janvier 2019, ainsi que la sortie de son dernier film Voyage à Yoshino en salles le 28 novembre.
Le Pornographe de Shohei Imamura ressort en salles le 14 novembre.
Le Départ de Jerzy Skolimowski ressort en salles le 21 novembre.
La magie du 4K à travers les grands classiques du cinéma japonais du 21 novembre au 21 décembre 2018 à la Maison de la culture du Japon.
Les Âmes mortes de Wang Bing est à voir en salles depuis le 24 octobre.
Programmation
- Violent Cop, de Takeshi Kitano (1989)
- Jugatsu, de Takeshi Kitano (1990)
- Sonatine, de Takeshi Kitano (1993)
- Kids Return, de Takeshi Kitano (1996)
- Hana-bi, de Takeshi Kitano (1997)
- Extrait de la bande originale de Violent Cop, de Takeshi Kitano (1989)
- Quand une femme monte l'escalier, de Mikio Naruse (1960)
- Extrait de la bande originale du film Le Goût du saké, de Yasujiro Ozu (1962)
L'équipe
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