

OVNI(s) est un objet télévisuel rare et détonnant, mélange subtil de comédie familiale et de bureau, de screwball comedy et de science-fiction poétique. Plan large sur une série unique en son genre avec Clémence Dargent, Martin Douaire, Antony Cordier et Melvil Poupaud.
- Antony Cordier Cinéaste
- Melvil Poupaud Acteur, musicien, réalisateur
- Martin Douaire Scénariste, créateur de séries
- Clémence Dargent Scénariste, créatrice de séries
- Mathieu Macheret Critique de cinéma, journaliste au Monde et aux Cahiers du Cinéma
Où est le cinéma, aujourd’hui en France ? Pas dans les salles, pour quelques temps encore … Non, le cinéma, comme la vérité, est ailleurs. Pour patienter, on se console en revisitant nos classiques, mais le cinéma, déjà en crise avant même l’actuelle pandémie, avec les difficultés d’accès aux financements et aux écrans pour nombre de créateurs, a depuis longtemps déjà cherché d’autres lieux à investir, où peuvent s’inventer d’autres formes de récits, plus amples, plus complexes, plus audacieux, et plus étranges aussi, des objets cinématographiques non identifiés, qui ont paradoxalement trouvé à la télévision le terreau propice où éclore et proliférer.
Pour moi le cinéma est un réel émerveillement en tant que spectateur mais aussi en tant que réalisateur. Malgré l'expérience et l'âge, ça m'épate toujours de voir que des acteurs se mobilisent pour incarner de la fiction, c'est un métier où on a la chance de traverser des registres complètements différents. C'est une joie qui doit se voir sur le plateau et par conséquent se voir à l'écran. Je crois beaucoup en la fonction consolatrice de la fiction dans la vie, et c'est une des grandes thématiques de la série Ovni(s).
Antony CordierPublicité
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Au-delà du genre
C’est ainsi que se sont réunis deux jeunes scénaristes, diplômés d’une des toutes premières promotion de la filière série de la plus prestigieuse école de cinéma française, la Fémis ; un cinéaste, récompensé en 2005, Douches froides, d’un prix Louis-Delluc du Premier Film, en compétition à la Mostra de Venise pour son deuxième, Happy Few, et qui avait été encore remarqué pour la fantaisie burlesque et mélancolique de son dernier film en date, Gaspard va au mariage ; et enfin un acteur découvert dès son plus jeune âge chez Raoul Ruiz, et qu’on a vu grandir chez le Chilien pendant douze films avant de visiter avec grâce et élégance les cinémas d’Eric Rohmer, Jacques Doillon, François Ozon, Xavier Dolan et tant d’autres.
Ce qui m'a plu dans ce personnage, c'est qu'il avait beaucoup de facettes, pouvant passer d'un registre plutôt comique à registre plus palpitant, tout en flirtant avec les films d'espionnage, avec un côté hitchcockien. J'aime regarder les autres acteurs qui m'inspirent donc j'ai regardé des films comme "Rencontre du troisième type", auquel on fait beaucoup référence dans la série, mais aussi des films comiques des années 1970, j'avais envie de colorer mon jeu, de la façon dont jouaient les acteurs dans ces années-là. Le jeu a beaucoup évolué vers un naturalisme, alors que là, grosso modo il y avait un côté plus fantaisiste. A partir du moment où j'ai mis les costumes, et cette moustache, j'ai trouvé le personnage et ça passe beaucoup par la silhouette. Et c'est vrai que Marcello Mastroianni m'a beaucoup inspiré, il est capable de passer d'une extrême élégance à un côté ridicule sans se prendre au sérieux.
Melvil Poupaud

Clémence Dargent et Martin Douaire, Antony Cordier et Melvil Poupaud sont dans Plan Large pour nous parler d’OVNI(s), série télévisée unique en son genre, qui depuis le 11 janvier sur Canal+ nous plonge dans la France de 1978, un pays qui voit des ovnis partout, à la ville, à la campagne, et jusqu’au journal télévisé de la 1ère chaîne, alors publique.
Martin Douaire est arrivé avec cette idée de faire une série sur le GEPAN (Groupe d'études sur les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés) (...). Il y a quelque chose de très humain dans les observations d'ovnis et dans les témoignages. Tout le ressort de la série, c'est de poser des questions, c'est ce qui maintient l'attention du spectateur. Il fallait sans cesse avoir du mystère, il y a un plaisir à l'élucidation. Un des enjeux de la série, était d'osciller entre mystère et scepticisme, sans jamais tomber dans l'un des deux gouffres.
Clémence Dargent
La chronique de Mathieu Macheret : redécouvrir l'œuvre de Marco Ferreri
"Voir La Grande Bouffe et vomir", titrait Télérama en juin 1973, écho de l’immense polémique provoquée peu avant au Festival de Cannes par le chef-d’œuvre de Marco Ferreri, film que la présidente du jury, l’épouvantée Ingrid Bergman, avait trouvé, "sordide" et "vulgaire". Seul succès commercial de Marco Ferreri, La Grande Bouffe est l’orgie sulfureuse qui a sans doute masqué le reste de l’œuvre, tout aussi passionnante et dérangeante, de celui qui se désignait lui-même volontiers comme un "cinéaste du mauvais goût", provocateur, radical mais aussi absurde et rabelaisien, un " observateur passionné de tous les appétits", comme le décrit dans un livre tout juste paru, la première étude consacrée à un des poètes les plus dérangeants de la folie de son temps, Gabriela Trujillo : Marco Ferreri, le cinéma ne sert à rien, de Gabriela Trujillo, disponible aux éditions Capricci.
Cet essai nous rappelle à quel point les livres de cinéma sont là pour prolonger l'expérience du cinéma, particulièrement quand il n'y en a plus. Le titre de l'essai de Gabriela Trujillo prend un tout autre sens, car elle se penche sur une œuvre encore très ignorée en grande partie invisible et participer de sa redécouverte. Vif et enlevé, le livre réunit un véritable bréviaire de l’œuvre de Marco Ferreri, qui condense d'un seul trait son élan et ses grands motifs, son esprit et sa chair.
Mathieu Macheret

Les recommandations de Plan Large
Shellac, le distributeur indépendant, lance sa propre plateforme de VOD, le Club Shellac. 12 films à y découvrir par mois, dont 3 nouveautés chaque semaine, des films de son catalogue, pour seulement 4,99 euros par mois.
My French Film Festival est à voir en ligne, du 15 janvier au 15 février.
La Compagnie des œuvres de Matthieu Garrigou-Lagrange, sur France Culture, sera toute entière consacrée la semaine prochaine à Chantal Akerman, à écouter avant la rétrospective en 10 films que consacre la Cinetek à la cinéaste du 25 janvier au 15 mars.
Extraits de films et musiques
- 1978 de Thylacine (feat. Yan Wagner), extrait de la bande originale de la série Ovni(s) éditée chez Milan
- Extrait de la série Ovni(s), créée par Clémence Dargent et Martin Douaire, réalisée par Antony Cordier
- Rencontres du troisième type, de Steven Spielberg (1977)
- Extrait de la série Les Envahisseurs, de Larry Cohen (1967)
- Extrait de l'émission Temps X des frères Bogdanoff avec Frank Fontaine, diffusée sur TF1 le 26 avril 1980
- Deux extraits de La Grande Bouffe, de Marco Ferreri (1973)
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