R comme Jean Renoir

Tournage du film de Jean Renoir « Une partie de campagne », 1936 Négatif verre au gélatino-bromure d’argent Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle
Tournage du film de Jean Renoir « Une partie de campagne », 1936 Négatif verre au gélatino-bromure d’argent Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle - Eli Lotard ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, RMN-Grand Palais / Jean-Pierre Marchand
Tournage du film de Jean Renoir « Une partie de campagne », 1936 Négatif verre au gélatino-bromure d’argent Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle - Eli Lotard ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, RMN-Grand Palais / Jean-Pierre Marchand
Tournage du film de Jean Renoir « Une partie de campagne », 1936 Négatif verre au gélatino-bromure d’argent Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle - Eli Lotard ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, RMN-Grand Palais / Jean-Pierre Marchand
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Quels sont les possibles points de contact entre le cinéma de Jean Renoir et les tableaux de son père, le peintre Pierre-Auguste Renoir ? Visite guidée dans l'exposition Renoir, père et fils au Musée d'Orsay avec sa commissaire Sylvie Patry et l'historien du cinéma, Bernard Eisenchitz.

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C’est un cas probablement unique, dans l’Histoire des arts. Deux artistes de premier plan, chacun dans leurs domaines respectifs, appelés tous deux « le Patron » par leurs admirateurs et disciples, et unis par un véritable lien de filiation. Le premier était un immense peintre, un des chefs de file de l’impressionnisme : Pierre-Auguste Renoir. Le second, tout aussi immense cinéaste, fut comme son père incompris du public et de la presse en son temps, mais vénéré plus tard par une génération de critiques, futurs cinéaste de la Nouvelle Vague, qui allaient faire de lui un modèle, voire un mythe, il s’agit bien sûr de Jean Renoir. Quelques années avant sa mort, Renoir fils écrira dans ses mémoires, Ma vie et mes films : « J’ai passé ma vie à tenter de déterminer l’influence de mon père sur moi »

Cette influence, ou plutôt ces points de contact, ces préoccupations partagées, cette « commune sensibilité » qu’avait relevée André Bazin, une exposition avait déjà tenté de la déterminer : c’était en 2005, pour inaugurer les nouveaux locaux de la Cinémathèque française rue de Bercy. 13 ans plus tard, c’est au tour du Musée d’Orsay à Paris de remettre la question sur le tapis, avec une très belle exposition, Renoir Père et fils. 

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"Dans la vie c’est comme dans l’art, tout est affaire de comparaison", avait encore écrit Jean Renoir. C’est ce qui est en jeu ici, moins une enquête sur des influences qu’un montage riche de sens, et proprement cinématographique, entre les œuvres du père et du fils. Visite guidée de l’exposition Renoir Père et fils dans Plan Large, avec sa co-commissaire, Sylvie Patry, directrice de la conservation et des collections du musée d’Orsay, et Bernard Eisenschitz, critique et historien du cinéma, et renoirien de premier ordre. 

Jean Renoir, vers 1946-1962, Los Angeles County Museum of Art, legs Beulah Roth
Jean Renoir, vers 1946-1962, Los Angeles County Museum of Art, legs Beulah Roth
- Sanford Roth (1906-1962) © Museum Associates / LACMA

Jacques Rivette, l'art des modulations

En fin d’émission, la chronique de Charlotte Garson sur la publication des Textes critiques de Jacques Rivette (post-éditions). Jacques Rivette faisait partie des critiques et futurs cinéastes qui ont clamé leur admiration pour Jean Renoir et se sont revendiqué de son cinéma. En 1964, il l’interrogeait ainsi dans un Cinéastes de notre temps intitulé précisément Jean Renoir, le patron. Jacques Rivette était sans doute le moins connu des Jeunes Turcs de la Nouvelle Vague et avant tout, un critique, féroce et tranchant, théoricien fondateur aux Cahiers du Cinéma de la modernité cinématographique. Ses textes critiques sont enfin rassemblés en un seul volume, chez post-éditions, grâce à Miguel Armas et Luc Chessel. "La seule critique véritable d’un film ne peut être qu’un autre film", écrivait Jacques Rivette.

Les textes de Jacques Rivette ne sont pas l'antichambre de son cinéma, mais une conversation perpétuelle, qui oscille entre le secret et la rareté, essentielle pour l'exercice du cinéma. Son écriture est un art des modulations.
Charlotte Garson

Plan large
58 min

Les recommandations de Plan Large 

Publication du Hors-série L’Objet d’Art, Renoir, père et fils. La bande dessinée D’un Renoir à l’autre, de Jack Lemmonier et Eddy Simon est publiée aux éditions 21g. La rétrospective Jean Renoir est à voir à la Cinémathèque française à Paris, du 7 novembre au 6 décembre. 

Extraits de films 

  • Extrait de Partie de campagne, de Jean Renoir (1936)
  • Rushes de Partie de campagne, de Jean Renoir (1936) 
  • Extrait de La Chienne, de Jean Renoir (1931)
  • Extrait de La Femme sur la plage, de Jean Renoir (1947)
  • Extrait de French Cancan, de Jean Renoir (1954) 
  • Extrait de Le Fleuve, de Jean Renoir (1951) 
  • Extrait de Le Caporal épinglé, de Jean Renoir (1962) 
  • Extrait de la musique du film French Cancan, de Jean Renoir (1954) : La Complainte de la Butte, de Georges Van Paris.
  • Extrait du film documentaire Jean Renoir, le patron, de Jacques Rivette (1966)
  • Extrait de Kapo, de Gillo Pontecorvo (1960)
  • Extrait de la musique du film Voyage en Italie, de Roberto Rossellini (1954)