Solveig Anspach, visages et paysages

Il y a presque 20 ans, en 1999, Solveig Anspach réalisait son premier long-métrage de fiction Haut les cœurs !, qui avait ému des centaines de milliers de spectateurs et confirmé en Karin Viard la grande actrice qu’on connaît depuis. Suivirent, avec cet art du contre-pied qu’elle revendiquait, un documentaire sur la peine de mort aux États-Unis, Made in USA, et des fictions qui alliaient son goût pour des héroïnes flamboyantes et comiques, et son affection pour les éclopés de la vie. Avec Stormy Weather, Back Soon, Queen of Montreuil, Lulu femme nue et L’Effet aquatique, Solveig Anspach, américano-islandaise installée à Montreuil, une véritable citoyenne du monde, a tricoté de merveilleuses histoires branques et sensibles, loufoques et émouvantes, tissant et métissant la fiction avec le documentaire. Mais ces longs-métrages ne sont que la partie visible d’un iceberg cinématographique, composé de nombreux documentaires, comme en témoigne un riche et volumineux coffret DVD édité chez Blaq Out, qui rassemble l’intégralité de ses fictions et l’essentiel d’une œuvre documentaire commencée très tôt et fondatrice de son approche du cinéma. 

Solveig Anspach n'a jamais arrêté les allers-retours entre la fiction et le documentaire. Il n'y a pas de frontières géographiques et de genre. Le documentaire était une ressource pour la fiction. Patrick Sobelman

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Solveig Anspach, disparue brutalement en août 2015 à l’âge de 54 ans, a dessiné un cinéma ouvert sur le monde, qu’elle réenchantait, ouvert sur les gens qu’elle filmait, accompagnée de sa famille de cinéma, qu’elle retrouvait de films en films. Parmi eux, deux fidèles : l’actrice Florence Loiret-Caille, son Agathe, sa Reine de Montreuil et sa maîtresse-nageuse, et son producteur Patrick Sobelman, qui l’a accompagnée et soutenue de son premier jusqu’à son dernier film. 

Solveig Anspach filme improvisation à partir de ce qu'elle a provoqué. Ce qui l'intéresse chez l'acteur, c'est l'être. N.T. Binh

En dernière partie d'émission, la chronique de N.T. Binh, sur la sortie en salles, en version restaurée d'un classique de la science-fiction : Le jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise (1952).

Robert Wise était persuadé que le cinéma de science-fiction reste la meilleure manière d'évoquer le monde contemporain. N.T. Binh

Les actualités cinéma de Plan Large :
La société des réalisateurs de film propoe une masterclass "pratiques documentaires", une conversation entre Nicolas Philibert et Frederick Wiseman, animée par Rebecca Zlotowski le lundi 15 janvier à 20h30 au Cinéma Étoile Lilas à Paris.
"Viva Patrimoine" fête le cinéma retrouvé et restauré au Lux, Scène Nationale de Valence du 20 au 24 janvier : toute la programmation.

Liste des extraits diffusés :

• La Tire, de Solveig Anspach (1988)
• Haut les cœurs, de Solveig Anspach (1999)
• Made in USA, de Solveig Anspach (2001)
• Back Soon, de Solveig Anspach (2008) : bande-annonce
• Reykjavik, des Elfes dans la ville, de Solveig Anspach (2001)
• Queen of Montreuil, de Solveig Anspach (2012) : bande-annonce 
• Extrait de la bande-originale de Back Soon, de Solveig Anspach (2008)
• Deux extraits de Le Jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise (1951)
• Extrait de la bande-originale du film Le Jour où la terre s'arrêta, de Robert Wise, composée par Bernard Hermann (1951)