"Lorsque j’erre, songeur, au-delà du faubourg …", un poème d'Alexandre Pouchkine (1799 -1837)

Ivan Aïvazovski (1817-1900), Alexandre Pouchkine sur les bords de la Mer Noire (1868)
Ivan Aïvazovski (1817-1900), Alexandre Pouchkine sur les bords de la Mer Noire (1868) ©Getty - Musée Pouchkine, Moscou /  Fine Art Images / Heritages Images
Ivan Aïvazovski (1817-1900), Alexandre Pouchkine sur les bords de la Mer Noire (1868) ©Getty - Musée Pouchkine, Moscou / Fine Art Images / Heritages Images
Ivan Aïvazovski (1817-1900), Alexandre Pouchkine sur les bords de la Mer Noire (1868) ©Getty - Musée Pouchkine, Moscou / Fine Art Images / Heritages Images
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La poésie russe représente un gigantesque continent, aux contours parfois flous. André Markowicz propose un dialogue aléatoire entre ces poètes connus et méconnus, dans des traductions parfois inédites. Aujourd'hui, c'est Alexandre Pouchkine, considéré comme le plus grand poète romantique russe.

Avec
  • Félicien Juttner Comédien

Poème : "Lorsque j’erre, songeur, au-delà du faubourg …" (1836) d'Alexandre Pouchkine, dans le recueil Le Soleil d'Alexandre, paru aux éditions Actes Sud, dans une traduction d'André Markowicz. 

Lecture par Félicien Juttner de la Comédie-Française. 

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Lorsque j'erre, songeur, au-delà du faubourg,
Au cimetière urbain je passe faire un tour :
Les grilles des enclos, colonnettes et dalles
Qui abritent les morts de notre capitale
Pourrissant l'un sur l'autre au milieu des marais,
Hôtes gloutons et froids d'un trop maigre banquet ;
Mausolées commerçants, monuments fonctionnaires,
Fantaisies à trois sous d'un sculpteur de misère,
Avec leurs inscriptions en prose ou mal rimées
Sur le rang et le cœur d'un mari bien-aimé ;
Larmes enamourées sur la mort d'un jocrisse,
Urnes de plâtre gris que le malfrat dévisse,
Et ces tombeaux glissants qui attendent encor,
Bâillant jusqu'au matin, qu'on leur offre leur corps, -
Et tout cela me navre et tout cela m'oppresse
Et me remplit le cœur d'une affreuse tristesse -
Au diable ! fuir et fuir ! ...

Les Chemins de la philosophie
53 min

Le continent de la poésie russe

Il ne s'agit évidemment pas d'une anthologie de la poésie russe, même s'il s'agit d'un choix de poètes russes. L'idée est donnée par le genre, la contrainte : 2 minutes 30, chaque matin ; une voix par jour, passée sitôt donnée, sans commentaire. Juste un texte par la voix d'un acteur, pour dire une présence, pour désigner, pendant ce mois consacré à la Russie, les contours flous d'un gigantesque continent, celui de la poésie russe. L'idée aura été, en faisant alterner des poètes connus et inconnus, dans des traductions le plus souvent inédites, de proposer entre eux comme un dialogue aléatoire, qui se déploie jour après jour, fragment après fragment, car en dépit des ruptures de l'histoire, c'est la mémoire, c'est le dialogue des générations qui font la vie de la Russie.      
André Markowicz

Fictions / Théâtre et Cie
1h 00

Rediffusion du 15 octobre 2010