

Andrée Chédid aimait à définir sa poésie comme "un lyrisme aux bords d’une crête qui pencherait vers le sensible plutôt que vers l’intellect". Deuxième femme à obtenir le prix Goncourt de la poésie, Andrée Chédid a construit une oeuvre humaniste et féministe.
Félicien Juttner (Comédien), Adeline d'Hermy (Comédienne).
Poèmes : "Terre des présages" et "Terre vive", d'Andrée Chédid, issus du recueil Terre regardée (1957)
Lectures : Adeline d'Hermy et Félicien Juttner de la Comédie-Française
Terre vivre, d'Andrée Chédid
Où la mer lentement progresse,
là-bas, reposent les îles.
Sur l'eau accablé de ténèbres,
l'homme recueillait les promesses
d'un soleil bientôt absent.
De ce temps-là, le vent des démesures se laissait boire,
les colonnes du silence veillaient.
Au loin, la mer délaisse son noueux combat ;
Embrasse l'île envoilée. Se confie, éprise.
Là-bas,
la terre ne parle pas pour rien.
À lire : Andrée Chedid : la poésie pour se libérer
Écrivaine français d’origine égyptienne, née au Caire en 1920, Andrée Chédid poursuit ses études dans des écoles françaises puis à l’Université américaine du Caire. C’est en 1946, après son installation en France, qu’elle commence à publier ses recueils de poèmes : de textes pour une figure (1949), Textes pour un poème (1950), La Terre regardée (1957) jusqu’à Visage premier (1972), Andrée Chédid y utilise une langue soigneusement concrète, cherchant à saisir la présence mystérieuse et nue de la vie, sa chaleur lumineuse.
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