Poésie et anatomie

Avec :

Julien Bosc, poète, pour Le corps de la langue (éditions Quidam, préface de Bernard Noël), long poème érotique qui met en scène une femme ayant la maîtrise de ce qui se dit, et un homme amputé de sa voix. Après avoir été auteur et metteur en scène de théâtre, il s’installe en 1989 dans le sud de la Creuse — qui devient son territoire d’écriture. Un temps ethnographe en Afrique noire, il mène des recherches sur l’art lobi du Burkina Faso et conçoit un espace d’exposition pour les collections permanentes du musée du Quai Branly — avant de revenir totalement à l’écriture. En 2013, il crée le phare du cousseix, maison d’édition dédiée à la poésie contemporaine. En 2015, il a été lauréat de la Bourse Gina Chenouard de création de poésie décernée par la Société des Gens de Lettres.

et Julien Goeury, professeur à l'université de Picardie Jules Verne, pour Blasons anatomiques du corps féminin (Editions Garnier-Flammarion) : il a suffi d'un seul poème de Clément Marot, composé en 1535 « sur le tétin d'une humble demoiselle », pour faire du blason anatomique un phénomène de mode sans précédent. Dans les années qui suivent, de nombreux poètes, souvent proches de la cour de François Ier, se prêtent à cette dissection mentale et détaillent le corps féminin pour faire l'éloge de chacune de ses parties - des cheveux au pied, de la gorge à la cuisse et jusqu'au sexe. D'abord collectés par Marot, ces poèmes ont connu leur plus fameuse édition en 1543, dans un volume illustré réunissant pour la première fois les blasons et leurs pendants satiriques, les contreblasons.