

Faut-il s'alarmer des travaux scientifiques qui prévoient la fin de notre civilisation thermo-industrielle entre les années 2020 et 2050 ? Les "collapsologues" - penseurs de l'effondrement - font le pari inverse en tentant de dessiner les contours d'un "monde d'après" plus pérenne que le nôtre.
- Pablo Servigne agronome et docteur en biologie
Emission en direct et en public depuis le Salon Livre Paris 2019
Ce n'est pas tout à fait un hasard si nous avons choisi de parler de collapsologie dans un univers gorgé de livres. Car c'est une discipline qui, avant même d'exister, nourrissait déjà de nombreux récits littéraires. Pour ne prendre qu'un seul exemple : Ravage de René Barjavel. Le romancier imagine un monde où la civilisation industrielle, privée d'électricité, s'est effondrée. Tout est à reconstruire.
Nous n'en sommes pas là. Mais nous nous en approchons, nous disent les collapsologues. Les signes d'un effondrement global de nos modes de vie se multiplient : épuisement des ressources, surchauffe du système financier, dérèglement climatique, déclin de la biodiversité : le monde court à la catastrophe.
Quand aura-t-elle lieu ? Nul ne le sait. Mais il faut s'y préparer.
C'est le premier pari de cette théorie que de vouloir anticiper un événement qui n'a pas encore eu lieu. Et ce n'est pas le seul. En apprenant que le monde court à sa fin, l'humanité ne va-t-elle pas accélérer sa chute en se disant qu'après tout, fichu pour fichu, autant en profiter ? Les collapsologues veulent croire que face au danger, c'est l'entraide qui l'emportera sur la compétition. Mais là encore, n’est-ce pas miser sur des comportements hautement improbables ?
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Réalisation