

Anniversaire morose pour la Déclaration universelle des droits de l'Homme : 70 ans après l'adoption de ce texte à Paris, la défense des droits ne semble plus faire consensus dans le monde. Les droits de l'Homme doivent-ils sans cesse se réinventer en s'incarnant dans des combats politiques ?
- Magali Lafourcade Magistrate, secrétaire générale de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme
Le 10 décembre 1948 à Paris, les Nations Unies adoptent la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. 30 articles dont on connait surtout la première phrase : "tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits".
Le monde vient de sortir, traumatisé, de la seconde guerre mondiale. Le texte adopté en porte les stigmates. Il s’agit de bâtir un nouvel ordre mondial. 70 ans après, le monde a bien changé. L’ONU compte désormais 193 Etats membres, contre 58 au moment de l’adoption de la Déclaration. Ce changement d’échelle n’a pas été neutre pour les droits de l’Homme. Il a fallu imaginer des instances régionales pour rendre ces grands principes gouvernables.
Ce 70e anniversaire ne sera donc pas seulement festif. D’autant qu’à cette remise en cause de la dimension universelle de ces droits s’ajoute le constat de leur violation dans de nombreux pays. Même si cette violation n’alimente plus guère aujourd’hui ce qu’on a appelé la ‘’diplomatie des droits de l’Homme’’. Les droits de l’Homme ont beau être inscrits dans le marbre, ils ne sont pas figé pour autant : parce que la nécessité de les défendre reste d’actualité. Parce que le moment présent oblige aussi à les repenser constamment, pour les faire évoluer.
Pour aller plus loin :
Le programme des émissions que France Culture consacre au 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Une semaine spéciale dès le 6 décembre.
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