Les visites présidentielles en Israël ont souvent des résonnances dans la politique intérieure. Celle d'Emmanuel Macron ne fait pas exception. En dénonçant l'antisémitisme depuis Jérusalem, le président de la République s'adresse notamment à la communauté juive de France
- Charles Enderlin Écrivain, journaliste, ancien correspondant de France 2 à Jérusalem
"C’est la France ici et tout le monde connait la règle".
Emmanuel Macron a vu rouge mercredi alors qu’il tentait de visiter l’église Sainte-Anne, dans la vieille de Jérusalem, au premier jour de sa visite en Israël.
L’église fait partie du domaine national français : "c’est la France ici" a dit le chef de l’Etat aux agents de sécurité qui en interdisaient l’entrée.
Au-delà de l’anecdote, cette péripétie a une valeur symbolique : se rendre en Israël pour un président français n’est pas tout à fait une visite d’Etat comme les autres.
Il n’y est pas question seulement de diplomatie, ni de cette règle tacite qui veut qu’on n’aborde pas les questions de politique intérieure depuis l’étranger.
En Terre sainte, la parole présidentielle s’adresse aussi à une partie de la communauté nationale, celle de confession ou de culture juive.
Emmanuel Macron n’aura pas dérogé à cet usage.
Comme ses prédécesseurs (en tout cas depuis François Mitterrand), le chef de l’Etat a renouvelé l’engagement de la France à lutter contre l’antisémitisme, au moment où une étude de l’Ifop révèle qu’un tiers des juifs vivant en France se sentent menacés.
C’est à eux que le président de la République s’adressait en évoquant son souhait de voir juger le meurtrier de Sarah Halimi.
A eux encore qu’était destinée cette phrase : "l’’antisionisme, lorsqu’il est la négation de l’existence d’Israël comme Etat, est un antisémitisme".
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