L'Unef, combien de divisions ?

A Nancy dans le défilé du 1er Mai 2018. L'Unef a longtemps été le premier syndicat étudiant en France, elle est depuis 2017 détrônée par la Fage.
A Nancy dans le défilé du 1er Mai 2018. L'Unef a longtemps été le premier syndicat étudiant en France, elle est depuis 2017 détrônée par la Fage. ©Maxppp - Alexandre Marchi
A Nancy dans le défilé du 1er Mai 2018. L'Unef a longtemps été le premier syndicat étudiant en France, elle est depuis 2017 détrônée par la Fage. ©Maxppp - Alexandre Marchi
A Nancy dans le défilé du 1er Mai 2018. L'Unef a longtemps été le premier syndicat étudiant en France, elle est depuis 2017 détrônée par la Fage. ©Maxppp - Alexandre Marchi
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L’emblématique syndicat étudiant est secoué par une crise majeure avec le départ de sa frange la plus à gauche. Nouvelle péripétie dans son histoire centenaire, ou signe d’une crise plus profonde, entre des accusations de dérive communautariste et sa perte d’influence dans le monde universitaire ?

Avec
  • Robi Morder Politiste, président du Germe (Groupe d’études et de recherches sur les mouvements étudiants)

Ce n'est certes pas la première crise que connaît l'Unef, syndicat habitué à étaler ses divisions au cours de son histoire centenaire. Mais disons que celle-ci est particulièrement profonde, au point que, comme pour certaines formations politiques, la question de sa survie se pose. Une partie de l’aile gauche du syndicat vient de faire sécession, dénonçant une organisation "soumise à des jeux de pouvoir permanents".

Longtemps, l'Unef exerça un règne presque sans partage sur le syndicalisme étudiant. Qu'il fut clairement ancré à gauche (et il l'est encore) n'entravait pas sa domination. Mais celle-ci appartient au passé. En 2016, la Fage, la Fédération des associations générales étudiantes, lui est passée devant lors des élections aux Crous, les œuvres universitaires : changement d’époque ! 

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Il est tentant d'établir un parallèle entre ce qui s'y passe et la crise de la représentation qui touche l’ensemble des corps intermédiaires. D’autant qu’un lien organique semble lier le destin de l’Unef à celui du Parti socialiste, comme en témoigne la longue liste de ceux qui, de Michel Rocard à François Hollande en passant par Manuel Valls ou encore Benoit Hamon, sont passés de l’une à l’autre.

Mais les causes du déclin sont aussi à chercher ailleurs. Dans ce que certains qualifient de dérive identitaire, voire indigéniste, au détriment des questions strictement universitaires.

Mais aussi dans les mutations propres à l’université, qui ont eu pour effet de morceler le monde étudiant. Quand la France compte aujourd’hui plus de 2 millions et demi d’étudiants, l’Unef ne revendique que 36 000 adhérents...

A lire : 

Scission à l'Unef, l'aile gauche quitte le syndicat étudiant, pages Campus du Monde, 19 mai 2019

A l'Unef, une scission qui révèle la crise du syndicalisme étudiant, L'Humanité, 21 mai 2019 (article payant)

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