Les "valeurs de la République" sont invoquées d'un bout à l'autre de l'échiquier politique, singulièrement en période de crise. Mais en quoi consistent ces valeurs ? Quels partis politiques et quelles grandes figures portent aujourd'hui l'héritage de Clémenceau ou Gambetta ?
- Arnaud Teyssier Historien et essayiste
Si la république était un plat, on pourrait dire d’elle qu’elle n’est pas du genre compliqué : car on peut l’accommoder à toutes les sauces. Les valeurs républicaines sont convoquées pour parler d’intégration, de citoyenneté, de lutte contre la radicalisation, de formation des jeunes esprits. A ce titre, elle fonctionne presque comme une incantation, une forme de pensée magique qu’il suffirait de déployer pour se mettre à l’abri.
Mais elle est aussi un label que s’approprient les formations politiques : récemment, on a vu l’UMP se transformer en "Les Républicains", et la formation de l’actuel chef de l’Etat promettre une République en marche.
Ce qui est une manière de dire que ceux qui n’en revendiquent pas le terme ne sont peut-être pas de si bons républicains qu’ils en ont l’air.
Sans oublier le Printemps républicain, association qui milite, de manière controversée, pour la promotion de la laïcité dans la vie politique.
Mais sommes-nous bien sûrs aujourd’hui de ce que cela signifie que d’être républicain ? Et n’y a-t-il pas le risque, à force d’en convoquer les valeurs sans jamais vraiment les interroger, de produire un catéchisme républicain ?
Rediffusion de l'émission du 03/03/2018.
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