Le pouvoir perdu du monde agricole

Manifestation d'agriculteurs à Nîmes le 22 octobre 2019 pour protester contre l'"agribashing".
Manifestation d'agriculteurs à Nîmes le 22 octobre 2019 pour protester contre l'"agribashing". ©AFP - Pascal Guyot
Manifestation d'agriculteurs à Nîmes le 22 octobre 2019 pour protester contre l'"agribashing". ©AFP - Pascal Guyot
Manifestation d'agriculteurs à Nîmes le 22 octobre 2019 pour protester contre l'"agribashing". ©AFP - Pascal Guyot
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Malbouffe, pollution des sols, érosion de la biodiversité : les paysans se voient aujourd'hui reprocher les nuisances associées aux crises du modèle agricole dominant. Comment expliquer ce désamour ? Quel poids politique ont encore les agriculteurs en France ?

Avec
  • François Purseigle Sociologue spécialiste du monde agricole, professeur à l'École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse

Dans un peu moins d’un mois, le Salon international de l’agriculture ouvrira ses portes à Paris. Une 57e édition aux airs de reconquête : les agriculteurs s’estiment victimes de dénigrement, d' "agribashing" pour reprendre un terme qui aura réussi à s’imposer en quelques semaines seulement. 

Malbouffe, pollution des sols, érosion de la biodiversité, nuisances sonores : voilà les reproches auquel le monde paysan serait aujourd’hui régulièrement exposé. Quelle est la réalité de ce phénomène ? Difficile à mesurer. Sa dénonciation témoigne en tout cas d’un malaise toujours profond, que le succès du film "Au nom de la terre" avec Guillaume Canet semble avoir accompagné.

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Un malaise qui grandit au fur et à mesure que la part des agriculteurs dans la population diminue. Les exploitants agricoles ne représentent plus que 1,8 % de la population active selon les statistiques de l’INSEE. Une moindre représentation qui fragilise le secteur, moins fort politiquement car moins influent, même si le monde agricole reste surreprésenté dans les conseils municipaux. La première profession recensée chez les maires, c’est celle de paysan. Mais là aussi, leur domination décline : dans les années 50, un maire sur deux était agriculteur contre moins de 20  % désormais.

A lire :

Il est urgent de changer de modèle agricole, tribune d'un collectif de paysans (dont José Bové) parue dans Le Monde

Comment la France est tombée dans l'agribashing, article d'Emmanuelle Ducros dans l'Opinion

Informations relatives à la cellule dite "Demeter" sur le site du ministère de l'agriculture 

Agribashing : « Les coutures de nos sociétés craquent », tribune de l'écrivaine Marie-Hélène Lafon parue dans Le Monde

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