Mélenchon, l'esprit de contradiction

C’est le propre de chaque défaite que de faire se délier les langues. La France insoumise n’a pas échappé à la règle après les européennes et les 6,3 % obtenus par la liste conduite par Manon Aubry. Dans une note interne, révélée par le journal Le Monde, une quarantaine de cadres et militants déplorent l’absence "de véritable instance de décision collective" dans le mouvement.

Charlotte Girard, la corédactrice du programme présidentiel de 2017, annonce son départ. Et la députée Clémentine Autain dénonce une "culture du clash", au détriment "de notre vision du monde et de nos propositions." 

Si son nom n’est pas cité, c’est bien lui qui est visé : Jean-Luc Mélenchon. Celui qui dénonce la présidentialisation de la Ve République serait fâché avec la démocratie interne. Ses méthodes, ses coups de sang ont fini par en lasser certains.

D’autant qu’en deux ans, le capital électoral a considérablement fondu : de 7 millions de voix à la présidentielle à 1,4 million aux européennes. Il aura fallu attendre une quinzaine de jours après le scrutin pour que le leader de la France insoumise s’exprime publiquement. C’était mardi dernier, en réponse au discours de politique générale du premier ministre. Prise de parole très attendue car censée donner des indications sur ce que pourrait être la place de Jean-Luc Mélenchon à l’avenir.

A 67 ans, l’ancien sénateur socialiste, au parcours d’apparatchik et aux ruptures spectaculaires, laisse planer le mystère : il en est un lui-même !