Nicolas Bay : Ukraine : "Emmanuel Macron est soumis à l’ONU, à l’Union Européenne et aux Etats-Unis"

Nicolas Bay, vice-président du parti Reconquête
Nicolas Bay, vice-président du parti Reconquête ©AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
Nicolas Bay, vice-président du parti Reconquête ©AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
Nicolas Bay, vice-président du parti Reconquête ©AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
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Jeudi dernier, le président russe Vladimir Poutine a déclenché un conflit armé en Ukraine. Depuis, la communauté internationale a réagi à coup de sanctions. A 43 jours de l'élection présidentielle, la guerre rattrape la campagne électorale.

Depuis 2009, Nicolas Bay avait une place importante au sein du Rassemblement National. Coup de théâtre le15 février 2022.

Du Rassemblement National à Reconquête

Le 15 février, le Rassemblement National a accusé Nicolas Bay de transmettre des informations depuis des mois à l’équipe d’Eric Zemmour. Niant ces accusations, le député européen a décidé de porter plainte pour diffamation et a annoncé le 16 février 2022, qu’il allait désormais soutenir Eric Zemmour et rejoindre le parti Reconquête. Le 28 février, il est nommé vice-président exécutif du parti. Mais Nicolas Bay n'est pas le seul membre du Rassemblement National à avoir rejoint l'équipe de l'ancien journaliste. Stéphane Ravier, trois eurodéputés (Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Maxette Pirbaka), des conseillers régionaux avaient déjà quitté le parti de Marine Le Pen quelques semaines plus tôt.

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Je garde une affection sincère pour la communauté militante du Rassemblement National. Mais vous savez, un parti politique, même quand on y est attaché, y compris sur le plan affectif, cela reste un outil. Et on doit avoir une fidélité en politique, une fidélité à ses convictions et la fidélité à ses électeurs. Aujourd'hui, la moitié des électeurs de Marine Le Pen ont quitté le Rassemblement National et se tourne vers Eric Zemmour, c'est ce que disent toutes les enquêtes d'opinion. Finalement, je ne fais qu'avoir la même démarche que  la leur. Et par ailleurs, je prône la fidélité aux convictions. Je pense que Marine Le Pen a multiplié les renoncements et les reculades sur beaucoup de sujets. Elle ne veut plus remettre en cause le carcan qu'est devenue la cour européenne des droits de l'homme. Elle ne veut plus remettre en cause les accords de Schengen. Elle ne veut plus remettre en cause la binationalité. Elle devient très floue sur la question du regroupement familial. Elle ne veut pas remettre en cause la PMA sans père. Sur tous ces sujets-là, je pense au contraire qu'il faut une ligne claire. Eric Zemmour aujourd'hui incarne à la fois, une ligne claire et surtout une capacité de rassemblement. Eric Zemmour par sa démarche singulière, hors des partis existants et souvent un peu sclérosés, a démontré une capacité à rassembler des électeurs, des cadres et des élus venant d'horizons très différents. C'est ce qui fait sa force dans cette campagne présidentielle.

Eric Zemmour, la campagne et ses convictions

Selon un sondage Elabe diffusé ce mercredi 23 février, Valérie Pécresse perd 2,5 points, se retrouvant à 11,5% des intentions de vote, Marine Le Pen est à 18% (+ 3 points), Eric Zemmour reste stable à 13,5% et Emmanuel Macron se situe à 23.5% des intentions de vote. A gauche, seul Jean-Luc Mélenchon peut espérer atteindre le second tour. Il remonte et talonne Pécresse à 11% (+0,5 points). Mais pour le candidat de Reconquête, sa participation à l'élection présidentielle n'est pas encore garantie. Comme Marine Le Pen, Eric Zemmour n'a pas encore obtenu ses 500 parrainages. Ce jeudi, il lui manquait encore 85 parrainages à trouver d'ici au vendredi 4 mars. A peu près autant que pour Marine Le Pen.

J'ai travaillé et je me suis engagé aux côtés de Marine Le Pen pendant des années donc cela n'aurait pas de sens aujourd'hui de lui trouver tous les défauts du monde. Je pense qu'Eric Zemmour est dans cette campagne présidentielle celui qui répond le mieux aux grands défis que la France va devoir relever : le défi du grand remplacement, c'est à dire le défi de notre identité et de notre sécurité et le défi du grand déclassement. (…) Le grand remplacement, ce n'est pas du tout une théorie complotiste. C'est simplement le constat qu'aujourd'hui il y a des villes entières, des quartiers où la population historique a fui (ne supportant plus le poids de l'immigration) et a été remplacée par une population immigrée. C'est une situation qui n'est pas acceptable.

L'invasion russe de l'Ukraine

Lundi, le président russe Vladimir Poutine reconnaissait l’indépendance des deux entités séparatistes de l’est de l’Ukraine, les "républiques populaires" autoproclamées de Donetsk et Lougansk, et envoyait son armée sur place, douchant les espoirs de désescalade diplomatique du week-end. Deux jours plus tard, les troupes russes envahissaient l’Ukraine. Elles se sont rapidement retrouvées aux portes de Kiev, malgré une vague inédite de sanctions internationales.

Début décembre, Eric Zemmour faisait le pari que la Russie n’envahirait pas l’Ukraine. Aujourd’hui, il condamne sans réserve l’usage de la force. Pour mettre fin au conflit entre la Russie et les puissances occidentales, le candidat du parti Reconquête a proposé des mesures claires et radicales, selon Nicolas Bay :

Régulièrement, on a eu des perspectives ou des menaces du point de vue de la Russie d'avoir des pays limitrophes qui intègrent l'OTAN. Il y a une ambiguïté, il y a des manœuvres militaires de l'OTAN dans les pays baltes. Et souvent le pouvoir politique ukrainien évoque cette perspective. La prudence aurait consisté à avoir des relations diplomatiques, économiques privilégiées avec la Russie plutôt qu'à s'enfermer dans une spirale de sanctions. La prudence aurait consisté également à acter de manière très formelle que tous les pays limitrophes de la Russie n'intègrent pas l'OTAN, parce que c'était de nature évidemment à embraser une situation déjà tendue. J'essaye de comprendre comment on en est arrivé là.

Retrouver la grandeur de la France

La désescalade nécessite que la France et un certain nombre de pays européens soient à nouveau capables de se faire entendre. La Russie et les Etats-Unis dialoguent seuls. Les institutions européennes ont été totalement inexistantes et inefficaces parce que totalement alignées docilement sur les intérêts américains. Et parce que l'UE est un nain géopolitique incapable de se faire entendre, cela a contribué à cette tension. Je considère que les nations européennes  et la France ont une voix qui doit être entendue, une voix d'équilibre qui consiste à ne s'aligner ni sur les intérêts américains, ni sur les intérêts russes. (…) Le drame, c'est que les Etats-Unis savent défendre leurs intérêts avec beaucoup d'efficacité. On voit que le nouveau pouvoir démocrate de Joe Biden rompt avec l'isolationnisme qui a caractérisé le pouvoir politique de Donald Trump. Donald Trump a cherché à ce que les Etats-Unis se retirent de conflits dans lesquels ils étaient impliqués (retrait d'Afghanistan, d'Irak, de Syrie). Il y a eu une désescalade tout au long de son mandat. Depuis que les démocrates sont au pouvoir, c'est le contraire. Les démocrates font toujours les guerres que les autres doivent assumer. Biden a exacerbé la tension avec la Russie et c'est regrettable. (…)

Emmanuel Macron a échangé avec Vladimir Poutine il y a quelques jours. Il n'a rien obtenu parce qu'il a montré pendant tout son quinquennat qu'il était soumis à d'autres intérêts. Soumis à l'ONU, soumis aux Etats-Unis, soumis à l'UE. Donc Vladimir Poutine ne l'a pas pris en compte comme quelqu'un qui est capable de parler de manière autonome et indépendante.

Plus de 50 000 Ukrainiens ont fui leur pays en moins de 48 heures, depuis le début de l'invasion russe, a affirmé vendredi 25 février le chef de l'agence de l'Organisation des Nations unies pour les réfugiés, qui a par ailleurs comptabilisé jeudi 24 février 100 000 déplacés en Ukraine. Faut il accueillir ces réfugiés ?

On peut très bien envisager un accueil temporaire d'urgence mais qui ne signifie pas un accueil définitif. D'autre part, il ne faut pas que l'arrivée temporaire sur le territoire de ces réfugiés aboutisse à la libre circulation sur l'ensemble de l'espace européen. Il y a plusieurs pays européens qui sont limitrophes de l'Ukraine. Il y a la Slovaquie, la Pologne, la Hongrie et la Roumanie. La Roumanie n'étant pas dans l'espace Schengen, peut-être que l'accueil en Roumanie pourrait être une manière de les accueillir sur le sol européen, en leur assurant une protection temporaire, sans pour autant que ces réfugiés ukrainiens puissent ensuite circuler librement sur l'ensemble du continent. (…)

Il y a une différence entre les Ukrainiens qui participent de notre espace civilisationnel, avec des populations qui appartiennent à d'autres civilisations, et qui devraient assez naturellement demander la solidarité à des pays qui participent de leur même civilisation. Quand quelqu'un, à titre personnel, est persécuté pour des raisons politiques, philosophiques ou religieuses dans son pays, c'est cela le vrai droit d'asile. Mais des gens qui fuient la guerre ou des situations dramatiques, il y en a des centaines de millions dans le monde. Il y a 280 millions de personnes qui habitent dans des pays en guerre. Donc, ce ne peut pas être un critère suffisant pour les accueillir et notamment les accueillir en France.

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