

Comment comprendre les critiques formulées aujourd'hui sur le registre d'un recul des libertés ? La crise sanitaire et le contexte sécuritaire expliquent-ils tout ? La pratique des institutions (conseils de défense, état d'urgence sanitaire...) n'est-elle pas également à mettre en cause ?
- Philippe Bas Sénateur (LR), ancien Secrétaire général de l’Elysée de Jacques Chirac et Ministre délégué aux personnes handicapées entre 2005 et 2007, initiateur de la Loi Handicap 2005 sous J.Chirac
Si l'objectif de l'exécutif était de resserrer les rangs de la majorité, la loi sur la sécurité globale aura surtout eu pour effet de tendre les relations avec l'opposition. Et plus largement avec les organisations de défense des libertés publiques. Le texte est dénoncé comme une nouvelle fragilisation de l'état de droit, notamment l'article 24 qui vise à limiter la diffusion d'images de policiers.
Il faut dire que cette proposition de loi vient s'ajouter à un arsenal sécuritaire déjà conséquent, héritage des législations anti-terroristes. Le débat est d'autant plus épidermique que la France vit depuis le mois de mars sous un régime d'exception, l'état d'urgence sanitaire, prolongé (pour l'instant) jusqu'au 16 février.
Ces circonstances semblent avoir conduit à une plus grande concentration des pouvoirs, incarnée par le recours répété au Conseil de défense, au détriment du Conseil des ministres, laissant ainsi apparaître la nature autoritariste des institutions de la Ve République.
A lire :
« Séparatisme », état d’urgence… Le tour de vis sécuritaire du gouvernement inquiète jusque dans la majorité, article publié dans Le Monde
Secret, concentration des pouvoirs : le Conseil de défense suscite la défiance, article de Libération
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