
Après la remise du rapport Borloo fin avril, Emmanuel Macron doit annoncer le 22 mai ses priorités pour les quartiers populaires. Aucun grand plan n’est attendu cette fois, à rebours de quatre décennies de politiques de la ville. Quels sont les enjeux de l’action de l’Etat dans les banlieues ?
Renaud Epstein (Maître de conférences en sciences politiques à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye).
Ce devait être la réponse de l’Elysée au rapport Borloo : le plan banlieue, ou plus exactement le "plan de mobilisation pour les quartiers défavorisés", présenté par Emmanuel Macron. La date était fixée : mardi prochain. Le rendez-vous est maintenu…mais pas le plan. D’après France Info, le chef de l’Etat va se contenter de fixer un cap, lors d’un ‘’moment d’échanges et de témoignages’’ avec des acteurs de terrain. Il dira quelques mots, mais quelques mots seulement, sans parler de financement.
La déception risque d’être à la hauteur des attentes. Les élus l’avaient exprimé cette attente en lançant en octobre dernier "l’appel de Grigny", à l’occasion des Etats généraux de la politique de la ville. Ils réagissaient à la suppression de plus de 46 millions d’euros de crédit, suppression d’autant plus malvenue qu’elle intervenait au moment du 40e anniversaire de cette même politique de la ville.
Laquelle aura connu, au cours de son histoire, de nombreux dispositifs, et de multiples approches. Pour un même objectif : réparer les inégalités subies par les habitants des quartiers les plus défavorisés. Et pour un même résultat, serait-on tenté de dire : à savoir une incapacité à résorber ces inégalités.
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