

De Trump à Poutine, la virilité s’affiche comme un attribut essentiel du pouvoir politique. Cette association est-elle "naturelle" ou issue d’une construction historique ? Au-delà des débats sur la crise de la masculinité, les codes de la politique peuvent-ils se réinventer de façon moins sexuée ?
Olivia Gazalé (professeure de philosophie, co-fondatrice des Mardis de la philo et autrice).
Dans son ouvrage Le mythe de la virilité. Un piège pour les 2 sexes (Robert Laffont, 2017), la philosophe Olivia Gazalé explique comment les codes de la virilité ont été mis en scène pour théoriser et imposer un système de domination, à l’égard des femmes, mais aussi à l’égard des hommes. Une théorie que l’on pourrait résumer ainsi : quiconque n’est pas viril ne peut pas exercer le pouvoir…ou plutôt ne pouvait pas, puisque l’on constate que ce système est en crise.
C’est un constat contre-intuitif si l’on s’en tient à l’actualité du moment, autour de l’affaire Weinstein (et de quelques autres). A chaque fois, des hommes de pouvoir abusent de leur position d’hommes virils pour imposer leur loi à plus faibles qu’eux.
Est-ce que ces abus de pouvoir témoignent d’une forte résistance du viriarcat ? Ou bien n’en sont-ils que les ultimes soubresauts ? Et s’il s’agit de déconstruire un mythe, celui de la virilité, sur quelles bases a-t-il été bâti ?
L'émission du Grain à Moudre du 17/10/2017 "En fait-on trop avec le genre ?" est à télécharger : ici.