Quelles leçons tirer des expériences de gouvernement par des partis se revendiquant de l'islam ? De la Tunisie à l'Egypte, de la Turquie à l'Iran, comment les différentes sensibilités de la religion musulmane s'inscrivent-elles dans des systèmes politiques ?
- Anne-Clémentine Larroque spécialiste de l'idéologie islamiste et chargée de cours à Sciences Po Paris
Pendant des années la cause de l'islam politique s'est confondue avec celle de l'Iran chiite, seule nation ayant réussi à instaurer par un processus révolutionnaire un régime politique fondé sur la religion musulmane.
Dans le monde sunnite c'est la Turquie de Recep Tayyip Erdogan qui entend jouer un rôle de modèle politique, depuis la victoire des islamo-conservateurs de l'AKP en 2002.
Le Maroc, la Tunisie et l'Egypte sont, quant à eux, unis dans une même histoire : celle des Printemps arabes de 2011.
Il y a sept ans, ce sont d’abord les Tunisiens qui descendent dans la rue et obtiennent le départ du président Ben Ali, le 14 janvier. Quelques jours plus tard, les Egyptiens embrayent : Hosni Moubarak finit par démissionner le 11 février. Les Marocains se mobilisent à leur tour : cette fois, pas de destitution mais des concessions accordées par le roi Mohamed VI.
Dans les mois qui vont suivre, un phénomène surprenant (du moins du point de vue occidental) va se produire : des islamistes arrivent au pouvoir, non pas par la force mais par les urnes. Ainsi, les aspirations démocratiques exprimées lors des Printemps arabes n’auraient servi que de marchepied à cette idéologie.
Pourtant, au contact du pouvoir, celle-ci ne va pas toujours aller contre la démocratie : comme tout projet politique, l’islamisme s’adapte à son environnement, absorbe des éléments qui lui sont étrangers. Avec plus ou moins de succès, selon les contextes et les pays...
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