La laïcité, ici et ailleurs

La laïcité, ici et ailleurs
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Le vote au parlement français, en 2004, excluant les signes religieux de l'espace public a provoqué de vives réactions en Europe. Protégeant la laïcité, elle a été interprétée comme une forme indigne de discrimination. Où en est-on, de cette exception française et de cette polémique toujours vive ?

Avec
  • Valentine Zuber Historienne, directrice d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (PSL)
  • Alain Seksig Ancien instituteur, inspecteur général de l'Education Nationale, membre du comité de rédaction de la revue «Hommes et Migrations», instigateur en 2002 du «comité national de réflexion et de propositions sur la laïcité à l'école».

Inquiet, selon ses propres  termes, d'une dérive vers le communautarisme, le président Jacques Chirac a chargé , en 2003, Bernard Stasi de présider une commission de réflexion sur le principe de laïcité dans la République. Suivant la proposition de cette commission , l'Assemblée Nationale a voté le 15 mars 2004 une loi interdisant dans les écoles , les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifesteraient ostensiblement une appartenance religieuse.

Cette loi a suscité l'incompréhension voire la réprobation dans la plupart des pays européens. Ken Livingstone, alors maire de Londres, l'a qualifié de texte législatif le plus réactionnaire qu'un parlement ait eu à voter en Europe depuis la seconde guerre mondiale. En Pologne, je journal Gazetta issu de la dissidence, s'est inquiété de voir la France, pays des Droits de l'Homme, pratiquer une forme indigne de discrimination.

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A l'historienne Valentine Zuber et à Alain Seksig, Inspecteur de l'Education Nationale, je demanderai ce qu'il faut penser de cette polémique toujours vive. Que nous dit-elle de l'exception française ? Signifie-t-elle que la France est le seul pays à pouvoir se dire authentiquement laïc ? Ou que notre laïcité est inexportable ? 

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