Le roman, le réel

Les deux derniers livres d’**Emilie Frèche et Delphine de Vigan ** sont écrits à la première personne et cependant désignés comme « roman «

Dans « D’après une histoire vraie » à Chalons sur Saône où elle signe ses livres un homme apostrophe Delphine de Vigan « Les lecteurs n’aiment pas se faire arnaquer. Ce qu’ils veulent c’est que la règle du jeu soit claire, nous on veut savoir à quoi s’en tenir : c’est vrai ou ce n’est pas vrai. Un point c’est tout. C’est une autobiographie ou une pure fiction. C’est un contrat passé entre vous et nous. Mais si vous arnaquez le lecteur il vous en veut ».

Comme lectrice Delphine de Vigan aime ne pas savoir si ce qu’elle lit est vrai et pense qu’au fond les lecteurs n’ont pas vraiment besoin de savoir mais plutôt de croire dans l’histoire qu’on leur raconte.

Néanmoins dans son précédent roman « Rien se s’oppose à la nuit » elle a passé un pacte clair puisque, la couverture du livre aidant, on savait qu’il s’agissait de sa mère, ou d’un personnage nettement inspiré de sa mère.

Emilie Frèche reprend à son compte la définition d’Annie Ernaux « Je m’attache à rendre compte de la vérité sensible en opposition à la vérité des faits ».

"Peut importe si les faits sont avérés car on est obligé de contorsionner la réalité, c’est notre liberté artistique et créatrice, mais ce qui compte est que les sentiments sont sincères et vrais."

Dans son roman « Un homme dangereux « elle raconte une histoire d’emprise avec un homme dangereux qu’on est appelé à reconnaître sans qu’elle n’en donne le nom.

Dans cette émission Alain Finkielkraut demande à ses deux invitées de distinguer roman, autofiction et autobiographie. Où est la fiction où est le réel ?

PM Définitions de l’autofiction

Pour Gérard Genette « * moi auteur je vais vous raconter une histoire dont je suis le héros mais qui ne m’est pas arrivée * « et pour Serge Doubrovsky « une fausse fiction qui est l’histoire d’une vraie vie, ni autobiographie ni roman il fonctionne dans l’entredeux «