Lecture du "Premier homme"

Albert Camus
Albert Camus ©Getty - Getty Images
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Dans le cadre du week-end que consacre France Culture à Albert Camus, Alain Finkielkraut reçoit le philosophe et essayiste Raphaël Enthoven, qui a préfacé les "Oeuvres" d'Albert Camus aux éditions Quarto/Gallimard.

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Le 4 janvier 1960, Albert Camus meurt dans un accident de voiture Villeblevin, près de Montereau dans l'Yonne . Il avait 47 ans. Dans sa sacoche se trouvait le manuscrit du " Premier homme".

Ce texte a été publié en 1994, et ce fut un choc. Les lecteurs de "L'étranger" de" La peste", "La chute", du "Mythe de Sisyphe" ou de "L'homme révolté", qui croyaient tout savoir de Camus, découvraient, 34 ans après sa mort, son chef d'œuvre.

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J'ai été moi aussi ébloui. Et ce qu'avaient à mes yeux de plus émouvant, de plus déchirant dans  le "Premier homme", c'était moins son tragique inachèvement, que son non moins tragique caractère inaugural. Camus revenait sur ses pas et simultanément, il se déprenait de lui-même, c'est-à-dire de la pompe qui, selon Sartre, lui était naturelle, comme du dépouillement trop concerté de l'écriture blanche. Sa prose s'est métamorphosée, afin de restituer aussi complètement, aussi fidèlement que possible, la présence physique du monde dont il était issu. Je me suis dit, le coeur serré, en fermant ce livre que Camus était mort, alors même qu'il naissait littérairement, à une vie nouvelle. 

On ne vit pas que de lutte et de haine, on ne meurt pas toujours les armes à la main. Il y a l'histoire et il y a autre chose : le simple bonheur, la passion des êtres, la beauté naturelle. Albert Camus

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