

La crise des "gilets jaunes" révèle-t-elle les travers du pouvoir jupiterien ou la faiblesse intrinsèque du pouvoir à l'ère de la communication et du tout image ?
- Dominique Reynié Politologue. Professeur des Universités à Sciences Po.
- Denis Olivennes Chef d'entreprise et essayiste
Dur réveil pour ceux qui croyaient que la France était exclusivement des smart métropoles et des quartiers sensibles. Les "gilets jaunes" ont fait irruption dans l'actualité et ils l'occupent à temps complet depuis 2 mois. Ils étaient la France invisible, depuis l'acte 1 de la mobilisation et nous en sommes aujourd'hui à l'acte 9 : on ne voit qu'eux, on n'entend qu'eux, on ne se dispute dans les talk shows et dans les familles qu'à leur sujet.
Et pour cause. Ce mouvement n'a pas de précédent, on ne sait pas s'il est de droite ou de gauche, aucun syndicat, aucun parti ne le dirige. Aucune organisation n'en émane. La violence des uns contraste avec la dignité des autres. Les doléances exprimées sous forme de sommation sont si hétéroclites et parfois si radicales qu'il apparaît difficile d'y répondre.
On attend impatiemment du gouvernement qu'il agisse tout en se demandant anxieusement s'il est encore gouvernable et l'on s'interroge : le mouvement s'essouffle-t-il ? Où va t-il ? Est-il en train de s'incruster ?
Va-t-on vers l'insurrection générale ou vers l'intégration des "gilets jaunes" aux décisions politiques par le biais du grand débat national.
Le fossé apparu entre les villes mondes et les perdants de la mondialisation peut-il se résorber ? La démocratie a-t-elle assez de ressources pour civiliser les passions ou doit-elle composer désormais avec la haine ?
Qui sont les "gilets jaunes", à quelle(s) classe(s) sociale(s) appartiennent-ils ?
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