Jean-Paul Vernant et le 3e Plan cancer

Le professeur Jean-Paul Vernant a réalisé un rapport qui a servi de base de réflexion au troisième Plan cancer récemment annoncé par François Hollande, Président de la République. Professeur d’hématologie clinique, **Jean-Paul Vernant ** a travaillé sur les greffes de moelle au tout début et a vu l’horizon des malades atteints de cancer du sang s’améliorer au fil des progrès scientifiques. Très sensible à l’organisation des soins, il a été membre du Conseil d’orientation de l’Agence de Biomédecine après avoir été un membre actifs .de L’établissement français des greffes.350 000 nouveaux cas de cancers, 150 000 décès par an, dont 30 à 40 % seraient évitables. Partisan actif de la défense de l’hôpital public le professeur Jean-Paul Vernant insiste sur les mesures à mettre en place pour limiter les inégalités d’accès aux soins en cas de cancer lié au retard du dépistage particulièrement marqué pour les populations économiquement défavorisées. Lutte insuffisante contre le tabac, grand pourvoyeur des cancers et pas seulement celui du poumon, abolition du reste à charge (transports, chirurgie esthétique post-cancer : reconstruction mammaire par exemple…), régulariser les dépassements d’honoraires, s’occuper activement de l’après cancer, le droit à l’oubli afin que les personnes guéries ne soient plus gênées en cas d’emprunt par une assurance exorbitante qui n’a plus de raison d’être. La recherche malgré les effets des deux premiers plans cancer nécessite un soutien permanent. 900 nouvelles molécules intelligentes sont dans les tuyaux des laboratoires pharmaceutiques mais ce traitement ciblé coûte extrêmement cher. Comment faire alors que la demande d’une séquence complète à haut débit du génome tumoral sera de plus en plus exigé (3000 par an en 2015, 10 000 prévues en 2017). Cette approche génétique se révélera très certainement la clé des traitements dits personnalisés. Mieux comprendre l’échappement tumoral reste également une thématique de recherche fondamentale. Ainsi les enjeux sociaux et scientifiques sont étroitement liés dans cette pathologie dont le visage est train de changer mais qui mérite encore de gros efforts pour être au plus prêt de chaque patient.