
Qui mieux que le Docteur Ghada Hatem , gynécologue-obstétricien, responsable de la maternité de Saint-Denis, pour nous parler de la naissance. **Gatha Hatem ** est une femme engagée auprès des femmes, elle a accepté de diriger cette maternité de Seine-Saint-Denis où chaque année il y a 4500 accouchements, en essayant de maintenir une humanité et un relationnel qu’elle avait déjà exercés à la clinique des Bleuets à Paris et ceci malgré des conditions difficiles. Conditions difficiles liées à une certaine précarité qui entraînent un grand nombre de grossesses à risque -où obésité, hypertension, diabète sont fréquents-. Mais les efforts des sages-femmes et de toute l’équipe qu’elle dirige sont là pour accompagner les femmes quelles que soient leurs cultures, leurs langues, et qui sont de fait très diversifiées. 14% des femmes qui viennent dans cette maternité ont subi une excision qui peut être une excision simple ou une infibulation (fermeture vaginale) et l’enquête menée dans la maternité montre qu’il n’y a pas d’augmentation du taux de césariennes mais c’est une réalité que ces excisions totalement interdites en France, mais qu’il faut bien connaître pour mieux accompagner les femmes. La laïcité à l’hôpital, le voile, ou les autres signes extérieurs des religions ne sont pas acceptés pour le personnel, ce qui ne manque pas de poser des problèmes avec celles ou ceux (les maris…) qui ne veulent pas de médecin homme ou de « sage-femme homme ». Le projet du Docteur Ghada Hatem est une maison des femmes qui, en raison des violences qui leurs sont faites, va s’appuyer sur une équipe pluridisciplinaire afin d’accueillir les femmes en situations difficiles (battues, seules, enceintes et à la rue…) pour répondre aux multiples aspects sociaux-économiques, sociologiques, etc. de ce genre de situation.
Le Docteur Ghada Hatem lutte actuellement pour recueillir le reste des fonds nécessaires pour que son projet puisse aboutir, elle a bien l’intention d’inaugurer cette maison le 8 mars 2016, 8 mars : Journée de la femme…
Faut-il refaire une virginité quand une jeune fille le demande pour être en règle avec des principes qui pourtant n’ont pas été les siens ? Faut-il déligaturer les trompes des femmes qui ont subi une ligature à la suite d’une césarienne mais sans avoir été prévenues ? Comment accepter les demandes d’IVG tardives qui ont dépassé les limites fixées par la loi mais dont les protagonistes craignent une répression familiale ? Le médecin se retrouve en prise avec les problèmes médicaux, sociaux et humains. Dans une démarche d’ouverture, le Docteur Ghada Hatem a également lutté pour la création d’un centre de Fécondation in vitro dans ce département du 93, car pour elle, l’offre doit être également répartie sur le territoire et répondre à une demande moderne qui peut bénéficier au plus grand nombre. Allier tous ces aspects que nous venons d’évoquer, y compris la place des hommes durant la maternité de leur femme, est un véritable challenge que Ghada Hatem tente de relever et qui attire notre respect.
L'équipe
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